International
Kamala Harris choisit comme colistier Tim Walz, le gouverneur du Minnesota
Tim Walz ou Josh Shapiro ? C’est finalement le premier, gouverneur du Minnesota, qui sera le bras droit de l’actuelle vice-présidente pour la campagne présidentielle. Ils se présenteront ce soir lors d’un rassemblement à Philadelphie.
Une annonce qui tombe à point nommé, avant que la candidate démocrate, accompagnée de son nouveau colistier, entame une tournée de cinq jours dans les «swing states», ces Etats-clé qui, pouvant basculer aisément d’un côté ou l’autre, sont cruciaux pour remporter l’élection présidentielle. Le nom du bras droit de Kamala Harris, qui devait être annoncé dans la soirée dans une vidéo, suivant le même procédé qu’en 2020, lorsqu’elle avait été choisie pour être la candidate à la vice-présidence de Joe Biden, est finalement sorti ce mardi matin aux Etats-Unis.
En un peu plus de deux semaines, après que l’actuel président a annoncé se retirer de la course pour décrocher un second mandat, Kamala Harris a réalisé un processus de sélection éclair entre les six candidats qu’elle envisageait à ses côtés. Parmi eux, le gouverneur de l’Illinois Jay Robert Pritzker, celui du Kentucky Andy Beshear, et l’ancien maire de South Bend (Indiana), qui est aujourd’hui secrétaire d’État aux transports, Pete Buttigieg. Ces trois hommes ont cependant été rapidement écartés. Il y avait ensuite Mark Kelly, sénateur de l’Arizona, qui était toujours en lice lundi après-midi. Mais plusieurs sources anonymes ont déclaré à Reuters que cet ancien pilote de combat et astronaute a finalement été évincé de la course.
Il ne restait plus que les gouverneurs Josh Shapiro, de Pennsylvanie, et Tim Walz, du Minnesota, qui, comme tous les autres candidats, proviennent d’«États bascules».
Victoire de Tim Walz, gouverneur du Minnesota. Aujourd’hui âgé de 60 ans Tim Walz a été, avant de se lancer en politique, membre de l’Army National Guard (garde nationale de l’armée) et enseignant en géographie dans le Dakota du Sud, puis en Chine et au Minnesota, et même entraîneur d’équipes lycéennes de football. Il est entré en politique en tant que membre de la campagne présidentielle de l’ancien sénateur du Massachusetts John Kerry en 2004. Tim Walz s’est ensuite présenté pour la première fois en 2006 dans une circonscription à tendance républicaine et a réussi à battre le député sortant. Il a conservé la circonscription jusqu’en 2016, en battant les républicains à plusieurs reprises.
En 2018, il s’est présenté au poste de gouverneur, qu’il a remporté, puis a à nouveau défendu son siège avec succès en 2022. En tant que gouverneur progressiste, Tim Walz a assuré la gratuité des repas dans les universités publiques, inscrit le droit à l’avortement dans la législation de son État ou encore interdit les thérapies de conversion. Il est aujourd’hui à la tête de l’Association des gouverneurs démocrates, un poste qui lui a permis de se faire connaître au niveau national puisqu’il a d’abord fait campagne pour Joe Biden, et maintenant pour Kamala Harris.
L’autre finaliste, Josh Shapiro D’abord assistant au Congrès américain, ce père de quatre enfants âgé de 51 ans a ensuite été élu représentant (l’équivalent des députés français) en 2004, puis procureur de Pennsylvanie de 2017 à 2023. Il devient gouverneur de Pennsylvanie en 2022 et conserve, après deux ans, une popularité historiquement élevée (65%). Cet élu plutôt centriste bénéficiait également du soutien notable de certains électeurs républicains.
Son profil ne faisait pas l’unanimité partout, et notamment chez les progressistes. Ces derniers estiment qu’il a pris trop de décisions controversées, entre autres sur l’école et l’environnement. Sa position sur le conflit israélo-palestinien est également critiquée. Juif, il a déclaré que Benjamin Netanyahou était «l’un des pires dirigeants de tous les temps», tout en condamnant fermement les attaques du 7 octobre et en soutenant la riposte de l’État hébreu. Dans le même temps, Josh Shapiro a aussi alimenté les polémiques en comparant certains manifestants propalestiniens au Ku Klux Klan.
Le choix d’un colistier est la première décision cruciale que prend le candidat d’un parti, puisqu’il choisit quelqu’un qu’il juge apte à exercer les fonctions de président si le pire devait lui arriver. Bien que ce choix suscite un vif intérêt de la part du public, puisqu’il permet notamment de collecter des fonds et de renforcer l’image d’un candidat à la présidence ou de compenser ses faiblesses, cela fait des années que le choix d’un vice-président n’a pas été un facteur aussi décisif dans la victoire d’une élection.