*Le Niger sur la piste Tchadienne pour l’exportation de son brut*
_*Confronté à un important défi lié à l’exportation de son pétrole brut, dû au différend qui l’oppose au Bénin, le Niger tente de ressusciter un vieux dossier de construction de pipeline avec son voisin tchadien en vue d’écouler ses ressources pétrolières .*
Alors que la brouille diplomatique entre le Bénin et le Niger n’a de cesse de se prolonger mettant en mal le commerce du bruit du pays, les autorités de Niamey ont décidé de rouvrir le dossier tchadien en ce qui concerne l’exportation de l’or noir. Cette piste, il le faut rappeler, avait été abandonnée au profit de la construction du pipeline Bénin-Niger.
Confronté à de nombreux défis nés du différend qui l’oppose à son voisin du sud, le gouvernement de transition avait annoncé dans la foulée la réactivation des travaux de construction du pipeline long de 1080 km qui devrait in fine lui permettre de rallier le terminal pétrolier de la côte atlantique du Cameroun voisin en passant par les champs pétrolifères situés au sud du Tchad. C’est à l’issu du conseil des ministres tenu lundi dernier que les autorités ont décidé de mettre à nouveau sur la table ce dossier datant de 1994, où un protocole d’accord bilatéral avait déjà été signé et approuvé par le parlement tchadien.
Cette décision qui tombe comme un coup de massue intervient alors qu’une délégation d’anciens présidents béninois en l’occurrence Nicéphore Soglo et Boni Yayi séjournent à Niamey dans le cadre d’une mission de médiation entre les deux dirigeants actuels en vue d’aplanir les différends et de permettre la normalisation des relations entre les deux pays. Peine perdue pour les médiateurs est-on tenté de se demander vue la dernière tournure des événements et la position intransigeante de la junte au pouvoir à Niamey.
Cette ancienne nouvelle option des autorités nigériennes laissent quand même beaucoup de questionnements quand on sait qu’il faudra du temps et de la ressource avant sa mise en œuvre. En effet le partenaire chinois WAPCO qui a déjà un contrat de livraison avec le Niger n’a chargé qu’un seul navire avant l’arrêt des opérations et attend de reprendre ses transactions sur la base des accords établis. On se demande si la partie chinoise acceptera de mettre en place un nouvel apport financier pour la construction de nouvelles infrastructures du projet.
Denis Kpemassè