Dans les jardins de l’Hôtel de Brienne, Emmanuel Macron a prononcé un discours solennel aux armées, à la veille des cérémonies du 14 Juillet.
Le président de la République a dressé un tableau alarmant du monde contemporain, marqué par une « remise en cause des solidarités » et une désinhibition croissante dans le recours à la violence. « Jamais depuis 1945 la liberté n’avait été aussi menacée », a-t-il déclaré, pointant du doigt la Russie comme principal défi. « La menace russe est préparée, organisée, durable. Pour être libre, il faut être craint ; pour être craint, il faut être puissant », a-t-il assené, appelant la nation à une « meilleure prise de conscience ».
Pour répondre à ces enjeux, Emmanuel Macron a annoncé une augmentation significative du budget des armées : 3,5 milliards d’euros supplémentaires en 2026 et 3 milliards en 2027, portant ce dernier à 64 milliards contre 56 prévus initialement. Cet effort, qualifié de « crédible », vise à accélérer l’acquisition de capacités critiques comme les munitions, les drones, les moyens spatiaux et l’entraînement. « Il faut combler nos fragilités », a insisté le chef de l’État, tout en précisant que ce renforcement ne sera pas financé par l’endettement, mais par une hausse de la productivité nationale. Il a exhorté les entreprises à un « patriotisme » accru et les Français à un effort collectif, soulignant que « nous n’avons plus les dividendes de la paix ».
Cette annonce s’inscrit dans la publication de la Revue nationale stratégique (RNS) actualisée, qui alerte sur un « risque particulièrement élevé d’une guerre majeure de haute intensité en Europe d’ici 2030 ». Le document détaille les actions hostiles russes – intimidation nucléaire, cyberattaques, sabotages – et préconise un renforcement de la dissuasion nucléaire, de la résilience nationale et d’un pilier européen au sein de l’OTAN. Parmi les mesures envisagées : un service militaire volontaire rénové et une adaptation des lois sur la défense du territoire. Face à l’incertitude transatlantique et aux tensions au Proche-Orient, Macron insiste sur l’urgence : « Nous devons nous organiser pour faire face à cette menace et la dissuader ». Un appel à l’unité qui, dans un contexte budgétaire contraint, teste la capacité de la France à conjuguer austérité et souveraineté.
Maximilienne GAHOU