Qui sont les 4 assaillants arrêtés après l’attentat à Moscou ?Les deux premiers suspects de l’attaque revendiquée par le groupe État islamique ont été présentés à un juge et inculpés pour « terrorisme », dimanche soir.
Par RCMM. avec AFP
L’un des suspects de l’attaque du Crocus City Hall à Moscou escorté par des policiers au tribunal Basmanny le 24 mars 2024. L’un des suspects de l’attaque du Crocus City Hall à Moscou escorté par des policiers au tribunal Basmanny le 24 mars 2024.
Moins de 48 heures après l’attentat dans une salle de concert près de Moscou qui a fait au moins 137 morts dont 3 enfants, la Russie a annoncé l’arrestation de 11 personnes, dont « 4 terroristes », des « citoyens étrangers » « alors qu’ils se dirigeaient vers l’Ukraine ». Vladimir Poutine n’a pas mentionné l’État islamique (EI), alors même que le groupe djihadiste a revendiqué être l’auteur de l’attaque.
Les deux premiers suspects de l’attaque ont été amenés ce dimanche 24 mars au soir devant un tribunal de la capitale russe. Ils ont été inculpés pour « terrorisme » et encourent la prison à perpétuité. Le premier assaillant présumé a été placé en détention provisoire jusqu’au 22 mai, une durée qui pourra être prolongée dans l’attente de son procès pour « terrorisme », a indiqué le le tribunal Basmanny dans un communiqué. Selon lui, ce natif du Tadjikistan a « plaidé entièrement coupable ». Le tribunal a également diffusé une vidéo montrant des policiers amenant le suspect menotté dans la salle d’audience, ainsi que des photographies du même homme assis dans la cage de verre réservée aux accusés.
Selon les médias russes et le député du parti majoritaire Russie unie Alexander Khinshtein, les quatre assaillants arrêtés seraient originaires du Tadjikistan, une ancienne république soviétique d’Asie centrale qui jouxte l’Afghanistan, où l’EI est actif.
L’État islamique actif dans le Caucase russe
Lors d’un entretien téléphonique, le président tadjik, Emomali Rakhmon, a déclaré à son homologue russe Vladimir Poutine que les « terroristes » « n’ont pas de nationalité ». « En ce moment du deuil national en Russie, le chef d’État tadjik a souligné la solidarité de tous les citoyens tadjiks avec le peuple russe », a déclaré le service de presse de la présidence tadjike dans un communiqué.
Qu’est-ce que l’État islamique du Khorasan, ou EI-K, principal suspect de l’attentat à Moscou ?Pour sa part, le Kremlin a déclaré à l’issue de l’entretien que la coopération « étroite » entre la Russie et le Tadjikistan dans le domaine de la lutte antiterroriste allait « s’intensifier ». Ni le Kremlin ni les enquêteurs n’ont évoqué les menaces djihadistes qui pèsent sur la Russie depuis des décennies.
L’État islamique, que la Russie combat en Syrie, est actif aussi dans le Caucase russe. Il a déjà commis des attentats dans le pays depuis la fin des années 2010. Mais le groupe n’y avait jamais revendiqué une attaque d’une telle ampleur.
Aucune implication ukrainienne, selon WashingtonLe gouvernement américain a affirmé ce dimanche qu’il n’y avait « aucune implication ukrainienne » dans le massacre au Crocus City Hall à Moscou, après que le président russe Vladimir Poutine a évoqué un lien avec l’Ukraine. Il n’y a « aucune preuve » selon laquelle l’Ukraine est impliquée dans le massacre qui a fait au moins 137 morts, a rétorqué la vice-présidente américaine Kamala Harris lors d’un entretien télévisé dimanche.
Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, a renchéri dans un communiqué : « L’État islamique (EI) porte l’entière responsabilité de cet attentat. Il n’y a eu aucune implication ukrainienne. »