Le gouvernement britannique a annoncé mercredi de nouvelles mesures pour assurer la sécurité des députés, qui disent faire face à davantage de menaces dans le contexte de la guerre entre Israël et Gaza.
« Aucun d’entre nous ne devrait avoir à accepter que subir des crimes haineux, du harcèlement ou des menaces fasse partie du travail », a déclaré le ministre de l’Intérieur James Cleverly, en annonçant les nouvelles mesures.
Une enveloppe de 31 millions de livres sterling (36,2 millions d’euros) va être consacrée à la protection des élus. Ceux-ci auront un interlocuteur direct au sein de la police, avec lequel ils pourront communiquer sur les questions de sécurité. Pour les élus les plus à risque, un service de sécurité privé pourra être mis à disposition.
Croissantes depuis la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre en Israël, ces tensions surviennent alors que les élections législatives doivent avoir lieu au Royaume-Uni d’ici la fin de l’année.
Fin janvier, le député conservateur Mike Freer, élu dans une circonscription de Londres où résident de nombreuses personnes de confession juive, a annoncé qu’il ne se représenterait pas aux élections, après avoir reçu des menaces d’un groupe islamiste et vu son bureau incendié.
Il avait déjà indiqué porter un gilet de protection quand il allait à la rencontre du public.
Mi-février, des dizaines de manifestants pro-Palestiniens se sont rassemblés devant le domicile du député conservateur Tobias Ellwood, poussant la police à demander à sa famille de « rester à l’écart » de la propriété.
La députée travailliste Dawn Butler a pour sa part indiqué avoir demandé le week-end dernier « une protection supplémentaire de la police » après avoir subi des menaces de l’extrême-droite. Cette élue qui est noire, a accusé l’aile droite du parti conservateur d’attiser la haine et l’islamophobie.
« Ces dernières semaines, nous avons assisté à des tentatives honteuses d’intimidation des députés et de remise en cause de nos processus démocratiques », a critiqué le ministre de la sécurité, Tom Tugendhat.
« Ce comportement constitue une menace pour notre démocratie et est toxique pour notre société », a-t-il ajouté.
Ces menaces sont d’autant plus prises au sérieux que deux élus britanniques ont été tués en huit ans.
En 2021, le député conservateur David Amess avait été tué par un membre du groupe jihadiste Etat islamique et cinq ans plus tôt, la députée travailliste Jo Cox avait été assassinée par un militant neo-Nazi avant le referendum sur le Brexit.