Les violences basées sur le genre (VBG) constituent un fléau mondial, et le Bénin n’échappe pas à cette réalité. Qu’elles soient physiques, psychologiques, économiques ou sexuelles, ces violences touchent majoritairement les femmes et les filles, compromettant leurs droits fondamentaux et leur bien-être. Conscient de l’ampleur du phénomène, le gouvernement béninois a multiplié ces dernières années les initiatives pour lutter efficacement contre ces abus et garantir un environnement plus sûr et plus équitable pour tous.


Sous l’impulsion des plus hautes autorités du pays, le Bénin a renforcé son cadre législatif pour lutter contre les violences basées sur le genre. L’adoption du Code pénal révisé et de la loi n° 2021-12 du 20 décembre 2021 portant sur la prévention et la répression des violences faites aux femmes marque une avancée majeure. Ces textes prévoient des sanctions plus sévères contre les auteurs de violences et garantissent une meilleure protection des victimes.
En complément, la loi sur la santé sexuelle et reproductive adoptée la même année vise à renforcer l’autonomie des femmes en matière de droits reproductifs, réduisant ainsi les risques de grossesses précoces et non désirées, souvent associées à des violences ou à des mariages forcés.
Des structures d’accompagnement pour les victimes
Au-delà des réformes juridiques, le gouvernement béninois a mis en place des dispositifs concrets pour accompagner les victimes. Des centres d’écoute et d’orientation ont été déployés à travers le pays pour offrir un soutien psychologique, médical et juridique aux survivantes de violences. Ces centres permettent aux victimes de bénéficier d’un accompagnement gratuit et confidentiel, facilitant ainsi leur réinsertion sociale.
Par ailleurs, des brigades spécialisées au sein de la police républicaine ont été formées pour une prise en charge plus efficace des plaintes liées aux violences basées sur le genre. Grâce à ces mesures, le taux de dénonciation des violences a progressivement augmenté, signe d’une confiance accrue des victimes envers le système judiciaire.
*Des campagnes de sensibilisation et une mobilisation citoyenne*
La lutte contre les violences basées sur le genre ne peut être efficace sans une prise de conscience collective. C’est pourquoi le gouvernement béninois, en partenariat avec des organisations locales et internationales, multiplie les campagnes de sensibilisation. À travers les médias, les réseaux sociaux, et les événements communautaires, ces campagnes visent à déconstruire les normes culturelles qui perpétuent les violences et à encourager les victimes à briser le silence.
Les écoles et les universités sont également impliquées dans cette lutte, avec l’intégration de modules d’éducation à l’égalité des sexes et aux droits humains dans les programmes scolaires. L’objectif est de sensibiliser dès le plus jeune âge afin de prévenir les comportements violents et de promouvoir une société plus respectueuse de l’égalité entre les sexes.
*Vers un Bénin sans violences basées sur le genre*
Malgré les avancées notables, des défis subsistent. La persistance de certaines résistances socioculturelles, le manque de moyens financiers et humains pour accompagner toutes les victimes, ainsi que la stigmatisation dont elles sont parfois victimes, restent des obstacles à surmonter.
Toutefois, les efforts du gouvernement béninois témoignent d’une volonté politique forte et d’une détermination à faire de la lutte contre les violences basées sur le genre une priorité nationale. En poursuivant sur cette voie, en renforçant les actions de prévention et en impliquant davantage les communautés, le Bénin peut espérer bâtir une société où chaque individu, indépendamment de son sexe, pourra vivre dans la dignité et la sécurité.
Boris MAHOUTO