Bénin – Révision constitutionnelle : l’Assemblée nationale adopte les nouveaux amendements à une large majorité

L’Assemblée nationale du Bénin a franchi, ce vendredi 14 novembre 2025, une étape majeure dans le processus de révision de la Constitution. Après un premier vote de prise en considération largement favorable (87 voix pour, 22 contre), les députés ont finalement adopté le texte de révision constitutionnelle par 90 voix pour, 19 contre et 0 abstention, sur les 109 députés inscrits et ayant tous pris part au vote.

Cette adoption marque l’aboutissement d’un processus législatif scruté de près par l’opinion publique et la classe politique, tant les modifications proposées touchent à des éléments centraux de la gouvernance institutionnelle du pays.

Une première étape franchie sans ambiguïté

Lors de la prise en considération, première phase obligatoire avant l’examen au fond, les députés avaient déjà donné une indication claire de leur orientation. Avec 87 voix pour contre 22 voix contre, la proposition de loi révisant la Constitution de 1990 (déjà retouchée en 2019) a été déclarée recevable, ouvrant la voie à l’étude puis au vote final qui est intervenu ce jour.

Cette première validation traduisait déjà une dynamique majoritaire favorable à la refonte du texte fondamental, malgré les réserves exprimées par une partie de l’opposition.

90 voix pour : un vote final sans équivoque

Le vote final a confirmé la tendance : 109 votants sur 109 inscrits, 90 voix POUR, 19 voix CONTRE, 0 abstention. Avec ces chiffres, la révision constitutionnelle a été adoptée avec une majorité confortable, dépassant largement les exigences constitutionnelles pour une telle réforme.

Ce que change la nouvelle Constitution : les points clés validés


La révision adoptée modifie profondément l’architecture institutionnelle du Bénin. 15 nouveaux articles ont été créés et 18 autres modifiés, touchant au fonctionnement de l’exécutif, du législatif et des collectivités locales.

Mandat présidentiel porté à 7 ans

Le Président de la République sera désormais élu pour un mandat unique de 7 ans, renouvelable une seule fois.
La limitation stricte demeure : « Nul ne peut exercer plus de deux mandats dans sa vie. »

Un Parlement bicaméral

L’Assemblée nationale ne sera plus la seule chambre du Parlement.
Un Sénat est créé, consacrant l’entrée du Bénin dans le club des États dotés d’un bicamérisme.

Création du Sénat

Le Sénat devient une institution chargée de : participer à la régulation de la vie politique, sauvegarder l’unité nationale, veiller à la sécurité publique, contribuer au développement du pays. Sa composition et son mode de désignation seront précisés par des lois organiques à venir.

Mandat des députés prolongé

La durée du mandat parlementaire passe de 4 à 7 ans, également renouvelable.
Une réforme qui vise, selon ses promoteurs, à stabiliser l’action législative et réduire les coûts électoraux fréquents.

Perte automatique du mandat en cas de démission du parti

Désormais, tout député qui quitte son parti politique perd automatiquement son siège, un mécanisme présenté comme un moyen de consolider le système partisan et d’éviter la transhumance politique.

Mandats locaux harmonisés à 7 ans

Les maires et conseillers communaux voient eux aussi la durée de leur mandat portée à 7 ans, dans une logique d’harmonisation avec les mandats nationaux.

Un tournant politique majeur, mais non sans controverses

Cette révision constitutionnelle, l’une des plus structurantes depuis 1990, intervient dans un contexte marqué par des débats intenses sur l’opportunité d’un tel changement à quelques mois des élections générales. Si la majorité parlementaire défend un texte « modernisant et stabilisant les institutions », l’opposition y voit une réforme « précipitée » et potentiellement « orientée ».

Les semaines à venir seront déterminantes pour l’application de ces nouvelles dispositions et la mise en place du Sénat, qui constitue la principale innovation institutionnelle du nouveau dispositif.

Et maintenant ?

Avec l’adoption du texte par l’Assemblée nationale, la prochaine étape est sa promulgation par le Président de la République, suivie de la publication au Journal officiel. Les regards restent tournés vers la mise en œuvre concrète de ces nouvelles dispositions, notamment l’installation du Sénat, la réorganisation électorale et les impacts sur les institutions existantes.

CMM

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Administrateur Général Adjoint de Cloche media monde