Le Cercle des Laïcs Amis de Monseigneur Adoukonou Barthélémy (CLAMAB) annonce l’organisation d’un colloque international sur l’inculturation de la foi chrétienne en Afrique. L’événement, prévu du 22 au 24 août 2025 à Bohicon, sera marqué par une messe d’action de grâce en hommage au Pape Benoît XVI.

Le CLAMAB a choisi de placer cette rencontre scientifique et spirituelle sous le signe de la réflexion et de la gratitude. Selon le professeur Florentin Nangbé, président du cercle, l’objectif est triple : dresser un bilan de plus de cinq décennies d’expériences d’inculturation, mesurer leur impact sur la liturgie et le dialogue interreligieux, et enfin examiner les nouveaux défis auxquels le christianisme africain est confronté dans un monde en pleine mondialisation.
Un hommage à Benoît XVI
Le programme du colloque s’ouvrira le 22 août par une messe d’action de grâce en mémoire du Pape Benoît XVI. Un choix hautement symbolique. En effet, Monseigneur Barthélémy Adoukonou, à qui le colloque est dédié, a soutenu sa thèse de doctorat en théologie sous la direction du professeur Joseph Ratzinger à Ratisbonne, bien avant que ce dernier ne devienne Benoît XVI. « Rendre hommage à Benoît XVI, c’est reconnaître son rôle essentiel dans la promotion de l’inculturation, mais aussi rappeler l’amitié intellectuelle et spirituelle qui le liait à Monseigneur Adoukonou », explique le professeur Florentin Nangbé.

Pour lui, le pape émérite a marqué la pensée théologique africaine en insistant sur la nécessité de laisser l’Évangile rencontrer et transformer les cultures locales. Cette vision rejoint parfaitement celle d’Adoukonou, pionnier de l’inculturation au Bénin dès les années 1970 avec le mouvement Sillon Noir.
Plus de 50 ans de cheminement théologique
Le colloque de Bohicon ambitionne d’être une étape majeure dans la réflexion sur l’avenir du christianisme africain. Le thème choisi : « Le sillon noir, Mèwihwendo (1970-2025), 55 ans d’expériences d’inculturation de la foi chrétienne en Afrique : Enjeux, Défis et Perspectives ».
Durant trois jours, universitaires, religieux et acteurs du dialogue interculturel se pencheront sur les grandes étapes de ce cheminement. La conférence inaugurale reviendra sur l’évolution de l’inculturation dans la vie de l’Église catholique en Afrique et au Bénin, d’hier à aujourd’hui.

Parmi les communications annoncées, certaines se distinguent déjà par leur pertinence : « On ne développe pas mais on se développe : un besoin de l’identité réflexive africaine » ; « Philosophie du Gbɛ̌tɔ́-Nyǐnyǐ et inculturation : Barthélemy Adoukonou et la Pâques du sujet culturel ».
Une rencontre de foi et de pensée
L’événement ne se limite pas à un simple colloque académique. Il se veut également un moment de foi, de reconnaissance et de fraternité. La messe d’ouverture, souligne le CLAMAB, exprime « une profonde dette de gratitude inextinguible liant tant de cœurs au Pape Benoît XVI pour ce qu’il fut, ce qu’il a donné et ce qu’il a enseigné ».
Le choix de Bohicon, au Quartier de l’Intellectuel Communautaire (QIC), Carrefour hôtel Dako, n’est pas anodin. La ville accueillera ainsi des acteurs ecclésiaux et universitaires venus de divers horizons pour réfléchir sur la manière dont le christianisme peut rester fidèle à ses racines tout en dialoguant avec la diversité culturelle africaine et les réalités de la mondialisation.
Un rendez-vous continental
Du 22 au 24 août 2025, Bohicon sera donc le cœur battant d’une réflexion à la fois historique, spirituelle et prospective. Pour le professeur Florentin Nangbé, ce colloque est une invitation adressée à toute l’Afrique chrétienne : « Réfléchir ensemble aux fondements de notre foi et à la manière de l’enraciner dans nos cultures, afin que le christianisme africain ne soit pas seulement importé, mais pleinement vécu, authentique et universel. »
Boris MAHOUTO