Un ex-informateur du FBI, poursuivi pour avoir menti et fabriqué de fausses accusations de corruption contre Joe Biden et son fils, a avoué aux enquêteurs avoir reçu des informations de personnes liées aux renseignements russes, ont rapporté des procureurs américains mardi en les qualifiant de « mensonges ».
Alexander Smirnov, 43 ans, ancien indic américano-israélien de la police fédérale arrêté jeudi à Las Vegas, est soupçonné d’avoir menti en accusant le président américain et son fils Hunter Biden d’avoir perçu chacun cinq millions de dollars en pots-de-vin pour permettre à une société gazière ukrainienne, Burisma, d’échapper à des poursuites.
Mais selon le procureur David Weiss et d’autres magistrats, « la mésinformation que (M. Smirnov) diffuse ne se limite pas à 2020. Il colporte activement de nouveaux mensonges qui pourraient avoir un impact sur les élections américaines (de 2024), après une rencontre avec des responsables des renseignements russes en novembre ».
« Lors de son interrogatoire en détention le 14 février, Smirnov a admis que des responsables associés aux renseignements russes ont été impliqués dans la diffusion d’une histoire » au sujet de Hunter Biden, ajoutent les procureurs dans un document judiciaire déposé auprès d’un tribunal du Nevada.
La droite accuse Joe Biden, jusqu’ici sans preuve concluante, d’avoir usé de son influence lorsqu’il était vice-président de Barack Obama (2009-2017) pour permettre à son fils Hunter de mener des affaires douteuses en Ukraine et en Chine.
Le récit de M. Smirnov avait fuité dans la sphère publique et était devenu une pièce centrale pour alimenter ces soupçons. Mais il s’agit d’une histoire inventée de toutes pièces, ont répété les magistrats mardi, selon qui les conséquences de ces fausses accusations « continuent de se faire sentir aujourd’hui ».
L’inculpation de M. Smirnov pour transmission de fausses informations au FBI à propos de Joe et Hunter Biden fragilise l’enquête en destitution menée par les républicains au Congrès contre le président américain, quelques mois avant un probable nouveau face-à-face entre le démocrate et Donald Trump pour la Maison Blanche.
Homme d’affaires aujourd’hui reconverti dans la peinture, Hunter Biden est une cible privilégiée des républicains aux Etats-Unis, qui alimentent les soupçons sur ses affaires commerciales en Ukraine et en Chine pendant l’ère Obama.
Mais l’enquête judiciaire en cours sur le fils du président n’a jusqu’ici pas permis d’étayer ces accusations.