Le Premier ministre de la République démocratique du Congo, Jean-Michel Sama Lukonde, a présenté mardi au président Félix Tshisekedi sa démission et celle de son gouvernement, deux mois après la tenue des élections générales, selon une vidéo partagée mercredi par la présidence.
Dans cette vidéo, le Premier ministre déclare privilégier son « mandat de député national », où il a été récemment élu « pour représenter la circonscription de Kasenga », dans la province minière du Haut-Katanga d’où il est originaire.
Comme 27 autres membres de son gouvernement – sur les 59 qui composent l’exécutif – Sama Lukonde a été élu député lors des élections du 20 décembre dernier.
Au sortir du bureau du président, il a déclaré être venu « pour l’informer de (son) choix et par voie de conséquence de (sa) démission », et a annoncé que cela entraînait la démission du gouvernement qu’il dirige depuis plus de trois ans.
« Le président de la république a pris acte de cette décision », a-t-il précisé.
Afin de conforter sa majorité, le président Félix Tshisekedi avait nommé en février 2021 Jean-Michel Sama Lukonde à la tête du gouvernement, après avoir fait éclater la coalition qu’il formait avec son prédécesseur Joseph Kabila (2001-2019).
Lors de l’annonce de sa démission, Sama Lukonde a vanté une collaboration « très loyale » avec le chef de l’Etat, qui a permis, selon lui, de réaliser des progrès « notamment sur les questions sécuritaire, de l’éducation, de la santé ».
Il s’est également félicité pour « les réformes économiques, financières et sociales », conduites par son gouvernement.
En 2024, la RDC reste une des nations les plus pauvres au monde, avec les deux tiers de sa population (autour de 100 millions d’habitants) vivant avec moins de 2,15 dollars américains par jour.
Les Nations unies estimait fin 2023 que près de sept millions de personnes étaient « déplacées internes » à cause des conflits armés qui font rage à travers le pays.
En attendant la formation d’un nouveau gouvernement, les ministres et le Premier ministre actuels doivent « assurer l’expédition des affaires courantes », a indiqué la présidence congolaise.
La date de l’annonce d’un nouveau gouvernement n’est pas encore connue.
Début février, le président Tshisekedi a nommé Augustin Kabuya, secrétaire général de son parti (Union pour la démocratie et le progrès social, UDPS), comme « informateur », avec pour mission d’identifier une majorité parlementaire, en vue de la formation d’un gouvernement.
Selon les résultats provisoires publiés par la Commission électorale, qui doivent être confirmés par la Cour constitutionnelle, les partis soutenant M. Tshisekedi ont gagné près de 94% des sièges à l’Assemblée nationale.