La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) franchit un nouveau cap dans l’organisation du paysage médiatique béninois. Dans un communiqué officiel rendu public ce mois de mai, l’institution de régulation a publié la liste actualisée des journaux et écrits périodiques légalement reconnus en République du Bénin. Cette démarche marque une étape majeure dans le processus de professionnalisation des médias et d’assainissement du secteur.

La publication de cette liste actualisée des organes autorisés intervient dans un contexte de transformation profonde du secteur de la communication au Bénin. Elle vise à offrir aux acteurs dûment reconnus un cadre institutionnel clair, assorti de droits mais également de devoirs. Les médias figurant sur cette liste bénéficient non seulement d’une reconnaissance juridique, mais également d’un accès aux avantages liés à leur statut, notamment en matière de soutien institutionnel, de protection juridique, ou encore d’accès à certaines accréditations officielles.
Pour la HAAC, cette mise à jour n’est pas une simple formalité administrative : elle constitue un levier de crédibilisation de la presse écrite, en veillant à ce que les organes opérant sur le territoire national répondent aux normes en vigueur.
*Les médias numériques dans le viseur du régulateur*
Autre fait marquant : la HAAC ne s’est pas arrêtée à la presse écrite classique. Pour la première fois, une attention particulière a été accordée aux médias numériques, reflet de l’évolution technologique et des nouveaux modes de consommation de l’information.
À ce titre, une liste de sites internet présélectionnés a été rendue publique. Elle comprend 50 requérants ayant satisfait aux critères de recevabilité initiaux, ainsi que 69 autres sous réserve de la fourniture de pièces complémentaires. Pour ces derniers, l’obtention de l’autorisation officielle dépend de leur capacité à compléter le processus d’homologation, conformément aux exigences fixées par la HAAC.
*Un processus rigoureux en plusieurs étapes*
Les médias numériques devront ainsi se conformer à un parcours d’agrément structuré en plusieurs phases : l’enquête de moralité : une étape cruciale visant à vérifier la probité des responsables de publication, leur antécédent judiciaire et leur engagement aux principes déontologiques du journalisme, la visite technique : elle permet à la HAAC d’évaluer la qualité des installations, des équipements et des conditions de travail, afin de s’assurer de la viabilité du projet médiatique, l’autorisation provisoire : octroyée aux structures ayant franchi les étapes précédentes, cette reconnaissance temporaire permet aux sites de commencer à opérer sous le contrôle de la HAAC, la signature de convention : acte final du processus, cette formalisation juridique engage le média à respecter scrupuleusement les obligations légales, éthiques et professionnelles définies par la régulation.
*Structuration et professionnalisation du paysage médiatique*
Par cette initiative, la HAAC réaffirme son rôle de gardienne de l’ordre médiatique, dans un contexte où la prolifération des médias – notamment en ligne – pose de nouveaux défis en termes de crédibilité, de responsabilité et de lutte contre les dérives informationnelles.
L’institution invite par ailleurs les responsables des organes de presse autorisés à respecter les exigences réglementaires en vigueur, notamment le dépôt légal des publications, la notification de tout changement de siège, de directeur de publication ou de structure d’impression. Ces obligations permettent une meilleure traçabilité et un suivi rigoureux des activités de chaque média.
*Une avancée démocratique*
En procédant à cette mise à jour, la HAAC ne se contente pas de jouer un rôle administratif. Elle contribue activement à la consolidation d’un environnement médiatique libre, responsable et encadré, pierre angulaire de toute démocratie moderne.
Cette décision, qui intervient à l’ère du numérique et de la multiplication des plateformes de communication, souligne la volonté du Bénin de promouvoir une presse professionnelle, au service de l’intérêt public, de la transparence et du renforcement de l’État de droit. La liste complète des organes autorisés est disponible auprès du secrétariat de la HAAC et consultable sur son site officiel.





