Après un mois de tractations, Sébastien Lecornu a dévoilé la composition de son gouvernement, marqué par plusieurs retours et un fragile équilibre politique.
Après quatre semaines de tractations, la France s’est dotée dimanche d’un nouveau gouvernement, le troisième en un an, dirigé par Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre le 9 septembre par Emmanuel Macron. Ce nouvel exécutif, composé de 18 ministres, doit affronter dès ses premiers jours une motion de censure annoncée par la gauche et le RN.
Parmi les principales reconductions figurent Jean-Noël Barrot aux Affaires étrangères, Gérald Darmanin à la Justice et Bruno Retailleau à l’Intérieur. La surprise majeure vient du retour de Bruno Le Maire, nommé ministre des Armées après sept ans passés à Bercy. Le portefeuille de l’Économie et des Finances revient à Roland Lescure, chargé de présenter un budget 2026 dans un contexte de dette publique record, à 3 300 milliards d’euros.
Mais le gouvernement Lecornu, soutenu par un fragile bloc central d’alliance entre macronistes et Républicains, est déjà contesté. Le chef du RN Jordan Bardella a raillé un exécutif « agrippé au radeau de la Méduse », tandis que Jean-Luc Mélenchon a prédit qu’il « ne tiendra pas ». Pour tenter d’éviter la chute, Sébastien Lecornu promet une politique axée sur la réduction des dépenses publiques, la justice fiscale et la sécurité du quotidien, tout en excluant le recours au 49.3. Reste à savoir si le nouveau Premier ministre parviendra à stabiliser une majorité éclatée, dans une Assemblée nationale toujours divisée en trois blocs irréconciliables.
CMM