
La séance plénière, présidée par le Président Louis Gbèhounou Vlavonou, a également permis l’adoption de la loi de règlement définitif du budget 2023. Aux côtés du Ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances, plusieurs membres du gouvernement étaient présents : Yvon Détchénou (Justice), Shegun Adjadi Bakary (Affaires étrangères) et Sadiya Assouma (Commerce).
« Un budget construit sur la mobilisation interne et la discipline des dépenses
D’après le rapport général présenté par la Commission des finances et des échanges, présidée par l’honorable Gérard Gbénonchi, le projet de loi de finances 2026 repose sur deux piliers majeurs :
Mobilisation accrue des recettes intérieures
Le gouvernement maintient son cap : renforcer les ressources internes sans création de nouveaux impôts ni taxes supplémentaires, confirmant une ligne budgétaire stable et prévisible pour les acteurs économiques.
Élargissement de l’espace budgétaire
Ce budget accorde une place centrale au bien-être social et aux investissements innovants, tout en conservant une stricte maîtrise des dépenses. L’objectif : améliorer la qualité de l’action publique et renforcer la crédibilité financière de l’État.

Élaboré sur la base des repères économiques débattus au Parlement le 27 juin 2025, le budget prévoit : croissance du PIB : 7,5 % en 2026; déficit budgétaire : 2,7 % du PIB (dons compris), contre 2,9 % en 2025: inflation maîtrisée et 42 % du budget général alloué aux dépenses à forte sensibilité sociale. Des prévisions qui confirment la résilience de l’économie béninoise dans un contexte régional marqué par l’incertitude.
Des innovations majeures dans la gestion de la TVA et des charges fiscales
La loi de finances 2026 introduit d’importantes réformes visant à moderniser la gestion fiscale et à améliorer la transparence des mécanismes de remboursement de la TVA.
Nouvelle répartition de la TVA — à compter du 1er janvier 2026
TVA perçue par la Direction générale des impôts :
1 % : compte de consignation pour les certificats de détaxe
12,35 % : Caisse autonome de gestion de la dette
86,65 % : Trésor public
TVA perçée au cordon douanier :
2 % : compte de consignation
97,5 % : Trésor public
0,5 % : collectivités territoriales
Les modalités de fonctionnement du compte de consignation seront précisées par arrêté ministériel.
Clarifications sur les déductions fiscales
La loi revisite également les articles 247 et 254 du Code général des impôts. Parmi les ajustements notables : déductions limitées à 90 % pour les entreprises du BTP sur la TVA supportée pour l’achat de carburants et lubrifiants destinés aux engins industriels. Possibilité exceptionnelle d’introduire des demandes de remboursement hors délai strict, sous peine de forclusion, permettant d’éviter des pertes financières importantes pour les entreprises.
Des débats parlementaires riches et rigoureux

En commission comme en plénière, les députés ont démontré un intérêt particulier pour les implications économiques et sociales du budget. Les préoccupations soulevées ont porté sur : la capitalisation des performances économiques et de la dette domestique, l’étude actuarielle du déficit du FNRB, la nécessité de créer un fonds climat face aux dérèglements environnementaux, l’insuffisance des données statistiques désagrégées, la dotation budgétaire du compte opération militaire à l’extérieur, la baisse des crédits alloués au secteur de l’énergie, les dépenses financées par l’eurobond, l’actualisation de la base de données des bénéficiaires pour soins aux extrêmes pauvres, l’état d’avancement des travaux routiers (1500 km de routes, 1000 km de pistes rurales), le retard de la route Djougou–Péhunco, le sort des lycées scientifiques. L’ensemble des amendements déposés a été intégralement pris en compte par le Gouvernement, salué pour sa disponibilité et son ouverture.
Des groupes parlementaires majoritaires unanimes : un budget « de raison et d’ambition »
En l’absence du groupe Les Démocrates, les blocs UP-Renouveau et Bloc Républicain ont affirmé, d’une même voix, leur soutien total au budget.
Union progressiste le Renouveau : un budget de vision
L’honorable Aké Natondé a mis en avant la cohérence des réformes menées depuis une décennie : « Ce budget prolonge dix ans de transformation. Ce n’est pas un budget d’annonces : c’est un budget d’action qui prépare l’horizon 2060. » Il appelle à dépasser les clivages pour un vote fédérateur et national.
Bloc Républicain : rigueur économique et croissance solide
Pour l’honorable Assan Seybou, le budget témoigne d’une gouvernance rigoureuse, illustrée par un taux de croissance supérieur à 7 %. Il met en avant les mesures fiscales incitatives en faveur des entreprises et des ménages. L’honorable Chantal Ahyi, dans une intervention remarquée, a résumé l’esprit du vote : « En adoptant la loi de finances 2026, nous faisons un choix de courage et de responsabilité. C’est un vote pour la vérité, pour la jeunesse, pour le social, et pour la Vision Bénin 2060. »
Un président de l’Assemblée satisfait et reconnaissant
Clôturant les travaux, le Président Louis Gbèhounou Vlavonou a exprimé sa fierté face à l’atteinte de deux objectifs majeurs : l’adoption de la loi de finances 2026 ; l’adoption de la loi de règlement définitif du budget 2023. Il a rendu hommage à l’ensemble des députés et au gouvernement pour la qualité du travail législatif accompli.
Un budget à la fois responsable, cohérent et tourné vers l’avenir
L’adoption unanime de la loi de finances 2026 reflète un climat de responsabilité politique rare et une volonté partagée de consolider les acquis tout en préparant l’avenir du pays. Avec une croissance soutenue, une discipline financière renforcée et des investissements sociaux et structurants ambitieux, le Bénin se projette résolument vers l’horizon 2060.
La loi de finances 2026 se présente ainsi comme un instrument stratégique, articulant vision économique, ambition sociale et transformation durable.
Boris MAHOUTO