Le Bénin, historiquement perçu comme un havre de paix dans la région ouest-africaine, fait face depuis quelques années à une menace sécuritaire grandissante. Les attaques menées par des groupes djihadistes, principalement dans le nord du pays, ont bouleversé l’équilibre fragile et exposé les vulnérabilités du pays. Pourtant, dans cette guerre sans visage, où l’ennemi est insidieux et difficile à identifier, il est clair qu’une réponse militaire seule ne suffira pas. La solution réside dans la mobilisation citoyenne, un levier puissant qui a déjà prouvé son efficacité dans le passé et qui peut aujourd’hui devenir l’ultime rempart pour préserver la paix.
L’ombre du passé : Une mobilisation historique

Pour comprendre l’importance de cette mobilisation citoyenne, il convient de se tourner vers l’histoire du Bénin. Le 16 janvier 1977, le pays a été confronté à une attaque de mercenaires, un complot destiné à déstabiliser l’État. Face à cette menace, le peuple béninois a montré une résilience sans égale. Dans une démonstration de solidarité nationale, la population s’est levée, sans distinction d’origine ou d’appartenance sociale, pour défendre la souveraineté du pays. Ce jour-là, le patriotisme a pris le pas sur les intérêts individuels et le peuple béninois a repoussé l’agression, brisant ainsi le plan de déstabilisation.
Cet élan de solidarité rappelle que le Bénin, même face aux plus grandes adversités, a toujours su faire front. Le souvenir de cet épisode de résistance doit inspirer la nation aujourd’hui, alors que de nouvelles menaces se profilent.
*Le rôle clé de la mobilisation citoyenne*
Le contexte sécuritaire actuel est radicalement différent de celui des années 70, mais la menace n’en demeure pas moins grave. Le djihadisme, avec ses attaques ciblées et ses méthodes de guérilla, est une guerre d’usure qui nécessite une approche collective et résiliente. Une armée seule, aussi forte soit-elle, ne peut répondre efficacement à une menace qui s’insinue dans les villages, se cache dans les forêts et frappe sans crier gare. C’est ici qu’intervient la mobilisation citoyenne.
Les Béninois doivent, comme en 1977, s’unir pour défendre leur terre. Cette mobilisation ne se limite pas aux seuls aspects militaires ; elle passe aussi par une vigilance quotidienne, le soutien aux forces de sécurité et la solidarité envers ceux qui sont en première ligne. Chaque citoyen, chaque habitant du pays, a un rôle à jouer dans la lutte contre l’extrémisme. La mise en place de réseaux de solidarité locaux, l’encouragement à la vigilance communautaire, et la dénonciation de toute activité suspecte sont autant de mécanismes qui peuvent aider à contrer les assauts des groupes djihadistes.
Les communautés rurales, souvent les premières touchées par ces attaques, doivent également être équipées d’informations et de moyens pour se protéger. L’éducation à la sécurité, la formation des leaders communautaires et la mise en place de programmes de sensibilisation sont des éléments essentiels de cette mobilisation.
*Un défi pour l’État et la société*
Face à cette situation, le gouvernement béninois a pris des mesures pour renforcer les capacités militaires et de renseignement. Cependant, cette guerre ne se gagne pas uniquement par la force. Le combat contre le djihadisme exige aussi de vaincre la peur, de restaurer la confiance entre les citoyens et les autorités, et de maintenir l’unité nationale.
Cela passe par la mise en place de politiques publiques adaptées, centrées sur la cohésion sociale et la résilience des communautés. Le Bénin doit veiller à ne pas tomber dans le piège de la division ou de la stigmatisation de certaines populations. La diversité du pays est une richesse, et c’est dans l’unité et l’engagement collectif que réside la véritable force pour repousser la menace.
*Une nouvelle génération de patriotes*
Le peuple béninois est aujourd’hui confronté à une guerre différente, mais les principes qui ont permis de repousser l’attaque de 1977 restent intemporels. Le patriotisme, la solidarité et la vigilance citoyenne doivent être au cœur des stratégies de défense. Chaque Béninois, quelle que soit sa classe sociale ou son origine, doit se sentir investi d’une mission sacrée : protéger son pays, sa famille, et ses valeurs. Ce n’est qu’à travers une mobilisation totale que le Bénin pourra faire face aux défis sécuritaires actuels et futurs.
L’histoire nous enseigne que l’union fait la force. À l’image de 1977, le peuple béninois a le pouvoir de résister aux menaces extérieures. L’heure est venue pour les citoyens de se mobiliser, pour que la paix, la sécurité et la stabilité puissent continuer de régner sur cette belle nation.
Le Bénin se trouve à un carrefour crucial. Alors que les menaces djihadistes se font de plus en plus pressantes, l’engagement de chaque citoyen devient une nécessité. Comme ce fut le cas en 1977, le peuple béninois doit se lever, solidaire et résolu, pour repousser les ennemis de la paix. La mobilisation citoyenne n’est pas simplement un impératif face aux défis sécuritaires ; elle est le garant d’une résilience nationale durable et d’une paix retrouvée. Il appartient à chacun de faire sa part pour que l’histoire se répète, pour que le Bénin demeure un bastion de paix et de stabilité dans une région troublée.
Boris MAHOUTO