Face aux nombreuses critiques visant sa stratégie, notamment son choix d’un milieu de terrain à trois joueurs au profil similaire, le sélectionneur du Bénin, Gernot Rohr, a tenu à remettre les pendules à l’heure. Interrogé sur la pertinence de cette configuration jugée trop défensive et peu portée vers l’avant, le technicien germano-français a répondu avec fermeté, chiffres et résultats à l’appui.*
*Un milieu contesté mais… qualifiant*
À la question du trio Sessi-Hassane-Dodo, souvent pointé du doigt pour son manque de créativité, Gernot Rohr s’est montré catégorique : « Ce milieu de terrain qu’on a trouvé à Amiens nous a donné une qualification pour la CAN, qui avait été ratée deux fois de suite », a-t-il rappelé. Pour lui, les résultats parlent d’eux-mêmes. « Si on se fie aux faits, on a des arguments indiscutables : avec ce milieu de terrain, nous nous sommes qualifiés pour la CAN », insiste-t-il.
*Une assise solide et une montée en puissance*
Au-delà du simple bilan comptable, Rohr défend les qualités structurelles de cette ligne médiane. « On ne peut pas dire qu’avec ce milieu, on n’était pas bons. Ce milieu nous a donné une bonne assise, un bon pressing », explique-t-il. Et le sélectionneur de souligner l’éclosion d’un joueur en particulier dans ce système : Dodo Dokou.
*Dodo, la révélation offensive du trio*
Initialement perçu comme un simple récupérateur (n°6), Dodo Dokou s’est, selon Rohr, transformé au fil des matchs : « Il s’est propulsé très bien, à tel point qu’il marque des buts et fait marquer, comme on l’a vu en Afrique du Sud contre le Zimbabwe. » Le sélectionneur voit en lui un élément capable d’évoluer dans un registre plus offensif : « Il est devenu plus créatif, plus offensif, et a conservé toutes ses qualités de pressing. Il peut aussi se transformer en attaquant, voire en meneur de jeu. Ce n’est pas parce qu’au départ il était numéro 6 qu’il ne peut pas augmenter sa créativité. »
*Un système à préserver ou à réinventer ?*
Si Gernot Rohr semble convaincu de la solidité et du potentiel évolutif de son milieu à trois, la question reste ouverte : le Bénin pourra-t-il rivaliser face aux grandes nations africaines avec une animation aussi équilibrée que conservatrice ? Les sceptiques attendent de voir si ce schéma peut produire du jeu face à des adversaires de haut niveau, sans compromettre l’équilibre défensif.
En attendant la prochaine sortie des Guépards, le sélectionneur reste droit dans ses bottes. Pour lui, le terrain a parlé. Et pour l’instant, il lui donne raison.
Boris MAHOUTO