La Côte d’Ivoire s’active pour rétablir l’internet, affecté depuis la veille par une panne majeure touchant plusieurs pays africains, le gouvernement tablant sur une normalisation d’ici samedi mais parlant d’une semaine pour la réparation des câbles sous-marins, présentés comme à l’origine du problème.
Les deux plus grands opérateurs du pays, Orange (filiale de l’opérateur français) et MTN (filiale du groupe sud-africain), sont touchés, perturbant toute la vie quotidienne, notamment économique et bancaire.
Seul le troisième opérateur mobile, le Marocain Moov, fonctionne normalement, et à Abidjan, des queues inhabituelles se sont formées devant les agences Moov pour acheter et recharger des cartes SIM.
La coupure a débuté jeudi matin, et dans la nuit de jeudi à vendredi, seuls 3% des internautes ivoiriens avaient une connexion, selon l’ONG NetBlocks.
Dans un communiqué transmis vendredi à l’AFP, le ministère ivoirien de la Transition numérique a fait état de « fortes perturbations du service internet sur toute l’étendue du territoire national », liées selon lui à des « coupures inhabituelles de câbles qui sont intervenues à la fois au niveau local en raison de travaux de voirie » à Abidjan et « au niveau international sur plusieurs câbles sous-marins ».
Une « cellule de crise » et un « comité interministériel » sont à l’oeuvre « afin de suivre l’évolution de la situation et de s’assurer du rétablissement du service dans les meilleurs délais », a assuré le ministère.
« Au niveau local, toutes les dispositions idoines sont en train d’être prises pour effectuer les réparations nécessaires », a-t-il ajouté.
Jeudi soir, le directeur général de la Transformation numérique au sein du ministère, Olivier Avoa avait précisé à la télévision nationale que quatre sur cinq des câbles sous-marins qui permettent à la Côte d’Ivoire d’avoir accès à internet « ont subi des incidents ».
Chaque opérateur utilise un câble, et « le seul câble qui n’a pas été sectionné, c’est celui de Moov Africa », avait-il ajouté.
Des efforts sont faits « pour que d’ici demain ou 48 heures (samedi soir) les choses se normalisent », avait-il ajouté, estimant qu’il faudrait « une semaine » pour la réparation des câbles sous-marins.
De son côté, la branche ivoirienne du groupe sud-africain MTN a écrit vendredi sur X que la connexion était « partiellement rétablie », précisant que « les travaux entrepris » se « poursuivent ».
Selon des données publiées par Netblocks, dans la nuit de jeudi à vendredi, outre la Côte d’Ivoire, les pays les plus affectés étaient dans l’ordre le Liberia, le Ghana, le Bénin, le Burkina Faso, l’île Maurice et le Togo.
La panne était moins sévère dans d’autres pays, Cameroun, Gabon, Namibie et Rwanda. En Afrique du Sud, touchée hier, la connexion était globalement rétablie.
La majorité du trafic internet transite à travers le monde par des câbles de fibre optique sous-marins, dont l’un, long de 15.000 km, part du Portugal pour relier Le Cap en Afrique du sud.