À la veille de l’inhumation de feu Emmanuel Golou, ancien ministre sous le régime du Général Mathieu Kérékou, ex-député à l’Assemblée nationale et 2ᵉ vice-président du Conseil économique et social (CES), les plus hautes autorités institutionnelles du Bénin se sont donné rendez-vous au siège du CES, ce vendredi 19 septembre 2025, pour rendre un dernier hommage à l’illustre disparu.
Une figure politique respectée
Décédé le mardi 2 septembre 2025 à l’âge de 70 ans, Emmanuel Golou sera conduit à sa dernière demeure demain samedi 20 septembre à Azovè, dans le département du Couffo. Sa disparition laisse un vide dans la classe politique nationale où il a marqué de son empreinte aussi bien les luttes estudiantines que les débats parlementaires et les combats démocratiques.
Pour témoigner de la reconnaissance de la Nation à son égard, les Présidents des grandes institutions de la République se sont retrouvés autour du Président du CES, Konrad Gbaguidi, afin d’exprimer leur compassion et de signer le cahier de condoléances ouvert pour la circonstance.
Un hommage solennel
Au nom de ses pairs – les Présidents de la Cour constitutionnelle, de la Cour suprême, de la Haute Cour de justice, de la Cour des comptes, de la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication, ainsi que le Médiateur de la République – le Président de l’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou, a pris la parole pour honorer la mémoire du défunt : « Nous sommes ici, tous Présidents d’institutions, pour rendre hommage à la mémoire de notre compatriote Emmanuel Golou, 2ᵉ vice-président du Conseil économique et social, et signer par la même occasion le livre de condoléances ouvert à cet effet. »
Il a ajouté avec gravité : « Face à cette douloureuse séparation, nous ne pouvions pas rester en marge. Nous sommes venus soutenir notre collègue Konrad Gbaguidi dans cette dure épreuve et l’entourer de notre affection ainsi que de notre proximité priante. »
Des souvenirs vivaces
Au-delà du protocole officiel, le Président Vlavonou a partagé des souvenirs personnels, retraçant le parcours politique et intellectuel de l’illustre disparu. Il a rappelé leur collaboration au sein de la coalition Union fait la Nation, où Emmanuel Golou dirigeait la cellule d’analyse économique et financière du budget : « C’était grâce à son appui que nous examinions ensemble le budget de l’État au sein de notre parti avant de nous retrouver en séance plénière pour défendre la position de l’Union fait la Nation », s’est-il remémoré.
Il a également évoqué leurs années de militantisme estudiantin à l’Ugeed, ainsi que le rôle pionnier joué par Emmanuel Golou lors de la première législature pour l’élaboration des textes fondamentaux régissant le fonctionnement de l’Assemblée nationale. « Je garde assez de souvenirs de l’illustre disparu, et le reste appartient au destin », a conclu le Président de l’Assemblée nationale, visiblement ému.
Entre recueillement et réflexion
Cette cérémonie de recueillement a aussi été l’occasion, pour les Présidents d’institutions, d’articuler devoir de mémoire et devoir de prospective. En effet, avant de s’incliner devant la mémoire de l’ancien ministre, ils s’étaient réunis en conclave au siège de la Haute Cour de justice pour réfléchir sur les défis actuels et futurs du pays, notamment sur la résilience du Bénin face aux chocs exogènes et endogènes susceptibles de fragiliser le vivre-ensemble et la dynamique enclenchée depuis 2016.
Ainsi, en une même journée, les Présidents d’institutions ont fait « d’une pierre deux coups » : honorer un homme d’État dont la vie fut marquée par le service public et, dans le même élan, projeter l’avenir d’un Bénin en quête de stabilité et de prospérité.
Boris MAHOUTO
