Face aux tensions visant ses ressortissants au Gabon, le gouvernement béninois, par la voix de son Ministère des Affaires étrangères, a fermement réagi ce jeudi à travers un communiqué officiel. Le document dénonce des actes d’intimidation et de menaces subis par la communauté béninoise, notamment dans la province de Lambaréné, après l’attribution de places de marché dans un contexte de nouvelles restrictions sur les activités économiques des étrangers.
Selon le communiqué, ces incidents s’inscrivent dans un climat tendu marqué par l’adoption par les autorités gabonaises de mesures limitant l’accès des étrangers à certaines activités commerciales. Plusieurs Béninois, commerçants ou travailleurs indépendants, se seraient ainsi retrouvés ciblés par des propos ou actions hostiles, suscitant inquiétude et crispation au sein de la diaspora.
Le Ministère béninois assure suivre la situation de près et réaffirme sa détermination à protéger la sécurité et les droits de ses citoyens à l’étranger. Il invite cependant la communauté béninoise installée au Gabon à faire preuve de sérénité, de retenue et à respecter strictement les lois et règlements du pays d’accueil.
Une mission pour recenser les candidats au retour volontaire
Dans le cadre d’une coopération avec les autorités gabonaises, le Bénin annonce la mise en place, dans les prochains jours, d’une mission d’identification et de recensement des Béninois désireux de rentrer au pays. Cette opération permettra de connaître le nombre de volontaires au retour et d’organiser les modalités nécessaires à leur rapatriement dans les meilleures conditions possibles.
Un appel à la solidarité africaine
Tout en affirmant son attachement au respect de la souveraineté des États, le Bénin rappelle son engagement envers l’idéal panafricaniste des pères fondateurs et la solidarité entre peuples africains. Le communiqué souligne que chaque Africain doit pouvoir se sentir chez lui partout sur le continent, condition indispensable à une intégration réussie et à un développement harmonieux.
Cette prise de position intervient dans un contexte où la question du traitement des communautés étrangères en Afrique reste un sujet sensible, souvent lié à des tensions économiques ou politiques locales.
Boris MAHOUTO