Un responsable d’un syndicat de presse qui avait été condamné pour avoir appelé à manifester contre la censure a été libéré mercredi au troisième jour d’une grève générale en Guinée, a constaté un journaliste de l’AFP.
Sekou Jamal Pendessa, secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), détenu depuis plus d’un mois, est ressorti libre d’un tribunal de Conakry où il a été condamné en appel à un mois de prison ferme. Sa libération fait partie des principales revendications des grévistes.
« C’est une victoire de la démocratie, de la justice contre l’injustice, de la justice contre l’arbitraire », a-t-il déclaré après le jugement.
« La lutte contre la dictature continue et nous allons davantage nous battre pour que les autorités sachent qu’ils n’ont pas droit de vie et de mort sur la population », a-t-il ajouté.
Dès sa sortie du Palais de justice, il a retrouvé ses collègues syndicalistes à la bourse du Travail pour faire le point sur la grève générale en cours dans ce pays dirigé depuis 2021 par une junte militaire.
Ce mouvement de contestation lancé par les treize centrales syndicales du pays, exceptionnel depuis la prise de pouvoir de Mamadi Doumbouya qui réprime toute forme d’opposition, est soutenu par les principaux partis politiques et des organisations de la société civile.
Très suivie en début de semaine, la grève continue de ralentir fortement les activités sur l’ensemble du territoire mercredi, même si Conakry est plus animée que les jours précédents.
Les écoles, les banques, les assurances et une partie des commerces restent fermés. Les administrations et les hôpitaux fonctionnent à minima.
Mardi soir, le chef de la junte a nommé un nouveau Premier ministre, huit jours après avoir dissous contre toute attente le précédent gouvernement.