La décision du gouvernement libanais de planifier le désarmement du Hezbollah déclenche une passe d’armes inédite avec Téhéran, accusé par Beyrouth d’ingérence flagrante dans ses affaires intérieures.
Un vif affrontement diplomatique a éclaté samedi entre Beyrouth et Téhéran après les déclarations d’Ali Akbar Velayati, conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei, dénonçant le projet du gouvernement libanais de désarmer le Hezbollah. Velayati a affirmé que « le rêve de priver le Hezbollah de ses armes ne se réalisera pas » et a présenté le mouvement chiite comme « plus fort que jamais » face aux « plans américains et israéliens ». Il a ajouté : « Si le Hezbollah est désarmé, qui protégera les citoyens libanais ? »
La réponse du ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Raggi, a été cinglante. Dans un message publié sur X, il a condamné une « ingérence flagrante et inacceptable » dans les affaires internes du Liban et rappelé à l’Iran de « se concentrer sur les besoins de son propre peuple » plutôt que de s’immiscer dans les décisions souveraines libanaises.
Cette tension survient alors que le gouvernement libanais, sous l’impulsion du Premier ministre Nawaf Salam, a demandé à l’armée de préparer d’ici la fin du mois un plan pour désarmer le Hezbollah avant la fin de l’année. La décision a provoqué un boycott de la séance par les ministres affiliés au mouvement chiite et à Amal. Le Hezbollah, de son côté, accuse l’exécutif de « se soumettre aux diktats des États-Unis » et d’« affaiblir la souveraineté nationale » en retirant au Liban ses moyens de défense face à Israël. Le climat politique, déjà tendu, se dégrade, alimentant les craintes de nouvelles manifestations et d’instabilité à Beyrouth.
CMm
Moyen-Orient : tensions entre le Liban et l’Iran autour du désarmement du Hezbollah

Rédaction Cloche Média Monde