Le Bénin s’apprête à faire un pas décisif dans le domaine de l’exploitation pétrolière offshore. Le champ de Sèmè, situé dans le Bloc 1 au large de la côte béninoise, va bientôt renaître grâce à un vaste programme de redéveloppement conduit par la société Akrake dans le cadre d’un contrat de partage de production (PSA). L’objectif annoncé : atteindre une production de 16.000 barils de pétrole par jour d’ici la fin de l’année 2025.
Après plusieurs années de dormance, le champ pétrolier de Sèmè, autrefois exploité dans les années 1980 mais fermé pour des raisons techniques et économiques, bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt stratégique. Akrake, en partenariat avec l’État béninois, a finalisé un plan de développement détaillé, fruit d’un retraitement des données sismiques 3D collectées en 2007 et désormais réanalysées à la lumière des avancées technologiques.
L’opération prévoit une exploitation par phases, avec une approche progressive permettant de lancer la production tout en récoltant de précieuses données sur le sous-sol, en particulier sur les sections de réservoirs encore inexploitées à plus grande profondeur.
Un calendrier serré : forage prévu dès juillet 2025
L’étape décisive interviendra dès juillet 2025, avec le lancement des opérations de forage. La plate-forme jack-up Borr Gerd, opérée par la société Borr Drilling, est attendue au Bénin dès la fin du mois de juin. Trois puits seront forés au cours des 100 jours suivants : Un puits d’évaluation pour recueillir des données sur les unités profondes et les deux puits horizontaux destinés à la mise en production initiale.

Le démarrage effectif de la production est prévu pour le quatrième trimestre de l’année 2025. Ce développement représente un tournant majeur pour l’économie béninoise, historiquement peu dépendante des ressources pétrolières, mais qui entend désormais jouer un rôle actif dans l’exploitation de ses ressources naturelles.
Enjeux économiques, environnementaux et géopolitiques
Cette relance pétrolière suscite à la fois enthousiasme et vigilance. D’un côté, les autorités voient en cette production une source importante de revenus d’exportation, de création d’emplois qualifiés et de développement industriel. De l’autre, des observateurs soulignent les impératifs de transparence, de bonne gouvernance et de gestion durable des ressources.
Le champ de Sèmè, situé dans une zone sensible sur le plan écologique, devra respecter les normes environnementales internationales pour éviter les dérives qui ont entaché l’histoire pétrolière d’autres pays africains. À ce titre, le ministère béninois de l’Énergie aurait déjà entamé des concertations avec les parties prenantes pour renforcer les mesures de prévention et de contrôle environnemental.
Une ambition réaliste mais exigeante
Atteindre 16.000 barils/jour représente un défi technique et logistique. Pour comparaison, plusieurs petits producteurs africains se situent dans cette fourchette, ce qui pourrait faire du Bénin un acteur modeste mais stratégique dans la sous-région, notamment dans un contexte où les enjeux de sécurité énergétique deviennent cruciaux. Le succès de cette opération pourrait ouvrir la voie à l’exploration d’autres blocs côtiers ou terrestres, si les résultats géologiques et commerciaux s’avèrent favorables.
Le retour du Bénin sur la carte pétrolière régionale semble imminent. Entre promesses de croissance économique et exigences de rigueur environnementale, le pays devra prouver sa capacité à gérer cette ressource avec responsabilité et vision. Le pétrole est une richesse ; bien géré, il peut devenir un levier de transformation. Mal exploité, il peut se muer en malédiction. À Cotonou, l’heure est à la mobilisation.
Pétrole au Bénin : Vers une production de 16.000 barils/jour dès fin 2025 – Le champ de Sèmè entre dans une nouvelle ère
*Le Bénin s’apprête à faire un pas décisif dans le domaine de l’exploitation pétrolière offshore. Le champ de Sèmè, situé dans le Bloc 1 au large de la côte béninoise, va bientôt renaître grâce à un vaste programme de redéveloppement conduit par la société Akrake dans le cadre d’un contrat de partage de production (PSA). L’objectif annoncé : atteindre une production de 16.000 barils de pétrole par jour d’ici la fin de l’année 2025.*
Après plusieurs années de dormance, le champ pétrolier de Sèmè, autrefois exploité dans les années 1980 mais fermé pour des raisons techniques et économiques, bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt stratégique. Akrake, en partenariat avec l’État béninois, a finalisé un plan de développement détaillé, fruit d’un retraitement des données sismiques 3D collectées en 2007 et désormais réanalysées à la lumière des avancées technologiques.
L’opération prévoit une exploitation par phases, avec une approche progressive permettant de lancer la production tout en récoltant de précieuses données sur le sous-sol, en particulier sur les sections de réservoirs encore inexploitées à plus grande profondeur.
*Un calendrier serré : forage prévu dès juillet 2025*
L’étape décisive interviendra dès juillet 2025, avec le lancement des opérations de forage. La plate-forme jack-up Borr Gerd, opérée par la société Borr Drilling, est attendue au Bénin dès la fin du mois de juin. Trois puits seront forés au cours des 100 jours suivants : Un puits d’évaluation pour recueillir des données sur les unités profondes et les deux puits horizontaux destinés à la mise en production initiale.
Le démarrage effectif de la production est prévu pour le quatrième trimestre de l’année 2025. Ce développement représente un tournant majeur pour l’économie béninoise, historiquement peu dépendante des ressources pétrolières, mais qui entend désormais jouer un rôle actif dans l’exploitation de ses ressources naturelles.
*Enjeux économiques, environnementaux et géopolitiques*
Cette relance pétrolière suscite à la fois enthousiasme et vigilance. D’un côté, les autorités voient en cette production une source importante de revenus d’exportation, de création d’emplois qualifiés et de développement industriel. De l’autre, des observateurs soulignent les impératifs de transparence, de bonne gouvernance et de gestion durable des ressources.
Le champ de Sèmè, situé dans une zone sensible sur le plan écologique, devra respecter les normes environnementales internationales pour éviter les dérives qui ont entaché l’histoire pétrolière d’autres pays africains. À ce titre, le ministère béninois de l’Énergie aurait déjà entamé des concertations avec les parties prenantes pour renforcer les mesures de prévention et de contrôle environnemental.
*Une ambition réaliste mais exigeante*
Atteindre 16.000 barils/jour représente un défi technique et logistique. Pour comparaison, plusieurs petits producteurs africains se situent dans cette fourchette, ce qui pourrait faire du Bénin un acteur modeste mais stratégique dans la sous-région, notamment dans un contexte où les enjeux de sécurité énergétique deviennent cruciaux. Le succès de cette opération pourrait ouvrir la voie à l’exploration d’autres blocs côtiers ou terrestres, si les résultats géologiques et commerciaux s’avèrent favorables.
Le retour du Bénin sur la carte pétrolière régionale semble imminent. Entre promesses de croissance économique et exigences de rigueur environnementale, le pays devra prouver sa capacité à gérer cette ressource avec responsabilité et vision. Le pétrole est une richesse ; bien géré, il peut devenir un levier de transformation. Mal exploité, il peut se muer en malédiction. À Cotonou, l’heure est à la mobilisation.
Boris MAHOUTO