(Critères, pièces et formalités à remplir)
La Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) a levé le voile sur les critères, pièces et formalités requis pour faire acte de candidature à l’élection présidentielle de 2026. Tour d’horizon des exigences officielles pour briguer les plus hautes fonctions de l’État béninois.
À l’approche du scrutin présidentiel prévu pour 2026, les prétendants à la magistrature suprême du Bénin peuvent désormais se préparer en connaissance de cause. Une décision réglementaire, publiée par la CENA, fixe les modalités de dépôt des candidatures pour le duo Président de la République – Vice-Président de la République. À travers ce texte, l’institution en charge de l’organisation des élections précise les pièces à fournir, aussi bien communes qu’individuelles, les exigences de forme et les conditions politiques incontournables. L’heure est à la rigueur et à l’anticipation.
Des formalités communes pour les duos candidats
Les candidatures à la présidentielle béninoise s’effectuent exclusivement en duo, conformément à la réforme constitutionnelle introduisant le poste de Vice-Président. À ce titre, plusieurs pièces doivent être fournies en double, à la fois sous forme physique et dématérialisée. Chaque déclaration de candidature doit mentionner avec précision les identités des deux candidats (noms, prénoms, professions, dates et lieux de naissance, adresses complètes), ainsi que les éléments distinctifs de leur campagne : couleur, signe ou logo.
Un des éléments les plus sensibles demeure la question du parrainage politique. Conformément à la législation en vigueur, tout duo présidentiel doit réunir 28 parrainages d’élus (députés ou maires) issus d’au moins 15 circonscriptions électorales législatives différentes. Ces soutiens doivent être dûment certifiés à l’aide de formulaires nominatifs délivrés par la CENA. Une exigence qui risque, une fois encore, de nourrir les débats sur l’équité et l’ouverture du jeu démocratique.
Autre point crucial : le versement d’un cautionnement de 25 millions de francs CFA à la Caisse des Dépôts et Consignations. Une barrière financière qui, au-delà du symbole, s’inscrit dans une logique de dissuasion des candidatures fantaisistes, mais qui suscite également des interrogations sur l’égalité des chances entre les candidats.
Des pièces personnelles à fournir individuellement
Au-delà des documents communs, chaque candidat – qu’il s’agisse du Président pressenti ou de son colistier Vice-Président – doit fournir une série de pièces administratives et fiscales. Ces pièces comprennent : un certificat de nationalité béninoise ; un extrait d’acte de naissance ou toute pièce équivalente ; un bulletin n°3 du casier judiciaire datant de moins de trois mois, attestant de la probité du candidat ; un certificat de résidence ; un quitus fiscal couvrant les trois dernières années (2022, 2023, 2024), preuve que le citoyen est en règle vis-à-vis de l’administration fiscale ; une pièce d’identité valide et une photo d’identité format passeport.
Par ailleurs, le candidat doit justifier de son appartenance effective au parti ou à la coalition politique dont sont issus les parrains ayant apposé leurs signatures sur les formulaires. Une clause qui vise à éviter les « parrainages mercenaires » ou sans ancrage partisan cohérent.
Enfin, chaque aspirant doit signer une déclaration sur l’honneur, certifiant qu’il ne se trouve dans aucun des cas d’inéligibilité prévus par la loi. Une disposition destinée à responsabiliser les candidats face aux exigences morales de la fonction présidentielle.
Une procédure exigeante, reflet d’un processus encadré
La décision prend effet dès sa signature et sera publiée conformément aux usages administratifs. À travers ce document, la CENA entend garantir la transparence, l’ordre et la crédibilité du processus électoral. Elle rappelle ainsi que la conquête du pouvoir d’État ne saurait se faire sans discipline ni respect des règles démocratiques.
Mais au-delà des aspects techniques, cette annonce relance déjà les spéculations sur les potentiels candidats en lice, les alliances politiques à venir et les batailles de parrainages en coulisses. Car si les conditions sont désormais connues, la vraie bataille – politique, juridique, stratégique – ne fait que commencer.
Boris MAHOUTO