Du 17 au 21 juin 2025, Cotonou a accueilli la sixième mission économique de la Francophonie, rassemblant des décideurs, investisseurs, entrepreneurs et institutions issus de plusieurs pays membres. Une occasion stratégique pour le Bénin de mettre en avant son ambitieux programme d’industrialisation, incarné par la Zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), désormais érigée en destination de référence pour l’investissement productif en Afrique de l’Ouest.
Parmi les moments forts de cette rencontre internationale, la session intitulée « Faire des affaires au Bénin », tenue le mercredi 18 juin, a particulièrement mis en lumière la GDIZ. Face à une audience composée de chefs d’entreprise, de hauts représentants institutionnels et de partenaires techniques et financiers, Létondji Beheton, directeur général de la Société d’Investissement et de Promotion de l’Industrie (SIPI-Bénin SA), a défendu avec force les atouts de cette plateforme industrielle qui symbolise la nouvelle orientation économique du pays.
Un projet structurant au cœur d’une nouvelle souveraineté économique
« Le Bénin a décidé de produire localement ce qu’il importait hier, et de transformer sur place ses ressources premières, notamment agricoles », a affirmé Létondji Beheton, posant ainsi les fondations d’un modèle de développement résolument tourné vers la transformation locale et la création de valeur ajoutée. Sur les 1.640 hectares que compte la GDIZ, 400 hectares sont déjà aménagés, accueillant une trentaine d’investisseurs. Plus de 15 unités industrielles sont aujourd’hui en activité. Le secteur textile constitue l’un des fleurons de cette dynamique : chaque année, près de 40.000 tonnes de coton béninois y sont transformées, du fil aux vêtements finis. Ces produits sont ensuite exportés vers l’Europe, l’Amérique et d’autres pays africains. Des marques internationales comme US Polo Association, Kiabi et Tissippi comptent désormais parmi les partenaires commerciaux de cette industrie made in Bénin.
Une diversification industrielle en pleine expansion
Mais la GDIZ ne se limite pas au textile. Elle héberge également des unités de transformation de noix de cajou, de soja, de karité, ainsi que des industries pharmaceutiques, de meubles, de bois et d’emballages. L’objectif : structurer un écosystème industriel cohérent et compétitif, capable de générer des milliers d’emplois directs et indirects, de soutenir la diversification économique et de renforcer la résilience du pays face aux chocs extérieurs.
Selon le directeur général de la SIPI, cette stratégie s’accompagne de mesures incitatives fortes : régimes fiscaux et douaniers attractifs, simplification des démarches administratives, guichet unique, accompagnement personnalisé des investisseurs à chaque étape de leur implantation. « Notre rôle est de réduire les délais et les coûts pour chaque investisseur, afin qu’il puisse se concentrer sur son cœur de métier », a-t-il insisté.
Séduire les investisseurs francophones : un pari gagnant
Durant cette mission économique, plusieurs visites de terrain ont été organisées sur le site de Glo-Djigbé. Elles ont permis aux délégations francophones de découvrir le fonctionnement des lignes de production, de dialoguer avec les industriels en activité et d’évaluer concrètement les opportunités d’implantation.
Le message de cette initiative est clair : le Bénin se positionne désormais comme un pays « pro-business », structuré, stable, et disposant d’une vision économique cohérente et durable. Pour Létondji Beheton, il s’agit de saisir le moment : « C’est maintenant qu’il faut venir investir au Bénin. Les conditions sont réunies, les acteurs sont mobilisés, les opportunités sont réelles. »
GDIZ, locomotive régionale de l’industrialisation
Alors que la mission économique de la Francophonie touche à sa fin, la GDIZ entend capitaliser sur cette visibilité accrue pour renforcer ses partenariats et attirer de nouveaux investisseurs francophones et internationaux. Le site industriel de Glo-Djigbé s’impose progressivement comme un hub stratégique de transformation industrielle pour toute la sous-région, contribuant à repositionner le Bénin sur l’échiquier économique africain.
Ce modèle, salué pour son pragmatisme et sa cohérence, illustre la volonté du Bénin de tourner une page de dépendance et de devenir un acteur économique majeur, innovant et ouvert sur le monde.
Boris MAHOUTO