Et si l’Afrique prouvait qu’elle pouvait transformer elle-même ses ressources ? En cette année 2025, le Bénin vient de franchir un cap historique qui claque comme un coup de tonnerre : le pays produit désormais ses propres carreaux, entièrement locaux et 100 % africains. Ce n’est plus un rêve, ni une expérimentation timide. Il s’agit d’une production industrielle de masse, à raison de 100 000 mètres carrés de carreaux par jour, portée par une usine ultramoderne, African Ceramics Solutions située en plein cœur de la zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ).
Là où, il y a encore quelques années, s’étendait une simple parcelle de terre oubliée, s’élève aujourd’hui African Ceramics Solutions, un fleuron de l’industrialisation béninoise, implantée sur le site industriel de Glo-Djigbé. Cette entreprise incarne bien plus qu’un projet économique : elle est la preuve vivante que l’Afrique peut transformer ses propres matières premières en produits finis compétitifs.
Kaolin de Kétou, granit de Djougou, argile de Zogbodomey… tous les matériaux utilisés proviennent du sous-sol béninois.
C’est là que réside la vraie révolution : le carreau « Made in Bénin » est le fruit d’un écosystème 100 % local, de l’extraction à la finition. Une prouesse industrielle, inédite à cette échelle en Afrique de l’Ouest. La création de cette usine n’est pas un hasard. Elle s’inscrit dans une stratégie nationale d’industrialisation portée par le gouvernement béninois. Objectifs : réduire les importations, créer de la valeur ajoutée localement, renforcer l’autonomie économique, et positionner le Bénin comme une référence industrielle régionale.
Aujourd’hui encore, la grande majorité des matériaux de construction utilisés en Afrique proviennent de Chine, d’Italie, d’Espagne ou d’Inde. Ce sont des milliards de francs CFA qui quittent chaque année le continent, pendant que ses sols regorgent de richesses inexploitées.
La réponse béninoise est claire : remplacer l’importation par la production locale. Et mieux encore : transformer le pays en exportateur net, notamment vers le Nigéria, le Burkina Faso, le Togo et le Niger.
Un partenariat public-privé stratégique
Le projet African Ceramics Solutions est le fruit d’un partenariat public-privé réussi. D’un côté, l’État béninois garantit les conditions favorables : infrastructures, cadre fiscal attractif, stabilité politique, sécurité juridique. De l’autre, les investisseurs privés apportent les capitaux, les équipements de pointe et l’expertise industrielle.
La zone industrielle de Glo-Djigbé n’est plus un rêve sur papier. Elle devient une plateforme intégrée : site de production, centre logistique, pôle de formation technique, levier d’exportation. Une vraie ville dans la ville, pensée pour structurer une économie résolument tournée vers l’avenir.
Des opportunités concrètes pour la jeunesse béninoise
Ce projet change la donne pour des milliers de jeunes béninois. Ce n’est plus l’exil ou le chômage comme seules perspectives, mais des emplois industriels de qualité, des formations techniques, et une montée en compétences réelles. Des centaines d’emplois directs, des milliers d’emplois indirects, et une filière qui transforme le rêve de souveraineté économique en réalité concrète.
Le carreau béninois : un symbole fort d’une Afrique qui se relève
Le carreau « made in Bénin » n’est pas un simple produit de construction. Il est devenu le symbole d’un pays qui prend son destin en main. Un pays qui cesse d’acheter à l’étranger ce qu’il peut fabriquer lui-même. Un pays qui choisit de bâtir son avenir avec ses propres ressources, son savoir-faire et sa jeunesse.
Ce projet marque le début d’une mutation profonde de l’économie béninoise, et plus largement d’une Afrique qui se réinvente par l’industrialisation locale. Le Bénin a osé. Et ce faisant, il montre la voie à tout un continent.
Boris MAHOUTO