« Nous continuerons à nous battre »: la famille du journaliste américain Evan Gershkovich, arrêté en Russie il y a un an pour espionnage, a promis vendredi de poursuivre son combat pour sa libération, affirmant que son innocence lui donnait du courage dans cette épreuve.
Evan Gershkovich, 32 ans, avait été arrêté fin mars 2023 par le FSB lors d’un reportage. Premier journaliste accusé d’espionnage depuis la chute de l’Union soviétique, il rejette ces accusations tout comme les Etats-Unis, son journal et ses proches.
« Nous n’avons jamais envisagé qu’une telle situation arrive à notre fils et frère, et encore moins de passer une année entière dans l’incertitude », a déclaré sa famille dans une lettre aux lecteurs du Wall Street Journal, son employeur. »Mais malgré cette longue bataille, nous restons forts ».
Dans leur lettre, ses parents Mikhail et Ella ainsi que sa soeur Danielle ont décrit une année « inimaginable ».
« Nous avons eu l’impression de retenir notre souffle », a décrit la famille. « Nous avons vécu avec une douleur constante dans nos coeurs en pensant à Evan à chaque moment de la journée ».
La famille a rencontré le président américain Joe Biden qui a promis de faire « tout ce qu’il faut » pour le retour du journaliste.
« A travers tous les défis de cette période tumultueuse, nous avons vu Evan faire face à cette incertitude, coincé dans cette petite cellule, avec peu de nouvelles du monde, sans sa liberté », a écrit sa famille.
Les Etats-Unis estiment qu’Evan Gershkovich est injustement détenu et accusent Moscou d’arrêter des citoyens américains sous de faux prétextes, pour les utiliser comme monnaie d’échange contre des Russes emprisonnés à l’étranger.
Le Kremlin a fait état jeudi de « contacts » en cours en vue d’un éventuel échange du journaliste américain, qui a aussi travaillé pour l’AFP à Moscou entre 2020 et 2021.
Mardi, un tribunal russe a prolongé jusqu’au 30 juin sa détention provisoire dans une cellule de la prison de Lefortovo, à Moscou.
Les accusations d' »espionnage » qui le visent sont passibles de 20 ans de prison. La Russie n’a jamais apporté publiquement d’éléments de preuve et l’ensemble de la procédure a été classée secrète.
« Nous l’avons vu faire face la tête haute car il est innocent », a ajouté la famille dans la lettre. « Nous continuerons à nous battre pour la liberté d’Evan, quoi qu’il en coûte ».