Face à cette intervention, le ministre délégué chargé de l’Europe de France Benjamin Haddad a vivement réagi, dénonçant « l’outrance » et la « caricature » des propos tenus par le député LFI
Un incident a marqué la séance de questions au gouvernement ce mardi à l’Assemblée nationale, lorsque des députés de La France insoumise ont brandi des photographies d’enfants palestiniens tués à Gaza, provoquant une vive agitation dans l’hémicycle.
Une intervention accusatoire d’Aymeric Caron
À l’origine de cette séquence tendue, le député LFI Aymeric Caron avait entamé une intervention particulièrement virulente sur la situation à Gaza, qu’il a qualifiée de « génocide en cours ».
Dans un discours, il a affirmé que « Gaza était jusqu’à présent un ghetto où les Palestiniens sont assassinés par les armes, la faim et l’absence de soins » et est « en train de devenir un camp de concentration ». Le député a évoqué un bilan d’environ « 80 000 morts » et « 20 000 enfants tués », avant de déclarer : « Jamais dans l’histoire récente des enfants n’ont été massacrés en si grand nombre avec un tel sadisme. »
Des photographies brandies malgré l’interdiction
C’est en évoquant le cas d’un enfant palestinien nommé « Bissan Al Indi, tué dans son sommeil par un bombardement sur sa tente la nuit du 17 au 18 mars dernier », que plusieurs députés LFI, dont Aymeric Caron, ont brandi des photographies d’enfants gazaouis. La présidente de séance a immédiatement rappelé que « c’est interdit de brandir des affiches » selon le règlement de l’Assemblée nationale. Elle a coupé la parole au député et indiqué qu’elle examinerait d’éventuelles sanctions, évoquant une possible « saisine du bureau » qui devait se réunir le lendemain matin.
« Que d’outrance, que de caricature » : la réponse du gouvernement
Face à cette intervention, le ministre délégué chargé de l’Europe de France Benjamin Haddad a vivement réagi, dénonçant « l’outrance » et la « caricature » des propos tenus par le député LFI « sur un sujet si grave ». « La France, le président de la République ont toujours été du côté de ceux qui souffrent des deux côtés », a-t-il affirmé, rappelant que « le président de la République est aujourd’hui en Égypte avec ses homologues égyptiens et jordaniens pour rappeler notre attachement à un cessez-le-feu permanent, à la libération de tous les otages, au soutien du droit international humanitaire et à la relance du dialogue politique pour trouver une solution à deux États. » Le ministre a également souligné que la France n’avait « cessé de se mobiliser avec ses partenaires pour reconstruire Gaza » et préparer « un avenir de paix entre deux États israéliens et palestiniens qui devra se faire sans le Hamas », qu’il a qualifié « d’ennemi de la paix, l’ennemi des Israéliens et l’ennemi du peuple palestinien ».
Benjamin Haddad a conclu en accusant les députés LFI d’avoir « instrumentalisé ce sujet si tragique à des fins politiques » et « soufflé sur les braises de l’antisémitisme alors que notre diplomatie se mobilise ». Cet incident illustre une nouvelle fois les profondes divisions qui traversent la représentation nationale sur le conflit israélo-palestinien.
CMM
France : séance tendue à l’Assemblée nationale, des députés LFI brandissent des photos d’enfants gazaouis

Directeur de publication de Cloche Media Monde