Accusé d’avoir drogué sa femme pour qu’elle soit violée par plus de 50 hommes, Dominique P. face à ses juges .
Le procès fleuve de ce retraité de 71 ans, qui livrait sa conjointe à des hommes recrutés sur Internet, qui comparaîtront à ses côtés, se tiendra durant quatre mois devant la cour criminelle du Vaucluse.
Soixante-neuf jours d’audience pour comprendre comment 51 hommes, au profil social généralement sans aspérités, ont pu se muer en violeurs. Sapeur-pompier, journaliste, artisan, retraité, chauffeur-livreur, gardien de prison… Aujourd’hui âgés de 30 à 74 ans, ils sont jugés par la cour criminelle du Vaucluse du 2 septembre au 20 décembre, car ils ont accepté la proposition de Dominique P. – l’anonymat de l’accusé est destiné à garantir celui de ses proches –, 71 ans aujourd’hui, de violer son épouse droguée et plongée dans un état comateux par des anxiolytiques qu’il lui faisait ingérer à son insu.
« C’est sa femme, il fait ce qu’il veut avec » : comment Dominique P. a livré son épouse, qu’il droguait, aux viols d’au moins 51 hommes
« A son insu », c’est justement le nom du salon de discussion du site de rencontre Coco.fr, sur lequel le septuagénaire recrutait. « Tu es comme moi, tu aimes le mode viol », échangent Dominique P. et un interlocuteur après un contact sur le tchat, fermé en juin pour avoir été mis en cause dans plusieurs affaires criminelles.
Tout débute le 12 septembre 2020 par ce qui s’apparente à un simple fait divers : les policiers interviennent dans un supermarché de Carpentras (Vaucluse), où un retraité est retenu par les agents de sécurité. Dans les rayons, à l’aide d’un téléphone portable fixé sur une sacoche, Dominique P. filmait sous les jupes de plusieurs clientes. Il évoque « une pulsion » alors que son épouse s’est absentée pour s’occuper de leurs petits-enfants. Déviance de type voyeurisme, conclut un expert psychiatre. Mais en ouvrant l’ordinateur portable qu’ils ont saisi à son domicile, les enquêteurs découvrent un dossier intitulé « Abus ». Il contient plus de 20 000 photos et vidéos, que le retraité a méthodiquement répertoriées avec une date, un prénom ou un surnom et un intitulé pornographique.