Le débat sur la liberté d’expression dans l’espace politique béninois a connu un nouveau souffle ce vendredi 11 juillet 2025, à l’Université d’Abomey-Calavi. C’est à l’initiative de la Chaire UNESCO des droits de la personne humaine et de la démocratie, dirigée par le Professeur Samson Igor Guèdègbé, en collaboration avec la Fondation Konrad Adenauer, qu’un « Podium discussion » s’est tenu autour d’un thème aussi sensible qu’actuel : « La liberté d’expression dans le champ politique ».
Parmi les invités de marque ayant contribué aux réflexions, l’Union Progressiste le Renouveau (UPR) s’est illustrée par une participation remarquée à travers Sèdami MÈDÉGAN FAGLA, Ministre Conseillère, et Anique DJIMADJA, Directrice de la communication du parti. La salle, pleine à craquer d’étudiants, chercheurs, auditeurs libres et figures du monde politique, a vibré au rythme des échanges francs et intellectuellement stimulants entre les différents intervenants.
Liberté d’expression : une approche contextualisée
Prenant la parole dans un ton calme mais incisif, Sèdami MÈDÉGAN FAGLA a invité l’assistance à repenser la liberté d’expression en tenant compte des réalités africaines. Selon elle, le modèle occidental de liberté d’expression, souvent perçu comme référence universelle, mérite d’être interrogé, d’autant plus qu’il montre des signes d’essoufflement même dans les démocraties dites matures. Elle plaide pour une liberté d’expression responsable, contextualisée et orientée vers la consolidation du lien social et du développement.
La Ministre Conseillère a comparé la nation à une cellule familiale : « Dans une famille, les membres peuvent diverger, mais leur survie dépend de la recherche constante d’équilibre, de respect et de cohésion. Il en va de même pour notre société. » Elle suggère un modèle de liberté où l’expression critique ne détruit pas mais construit, à l’image de certaines nations asiatiques où patriotisme et intérêt commun prennent le pas sur la confrontation idéologique permanente.
L’éducation politique, levier de liberté constructive
Anique DJIMADJA, quant à elle, a recentré le débat sur l’importance de l’éducation politique ancrée dans les valeurs traditionnelles africaines. Elle affirme que la liberté d’expression ne doit pas être perçue uniquement comme un droit individuel, mais comme une responsabilité collective au service d’une démocratie inclusive. Elle a souligné que la politique ne doit plus être réservée à une élite, mais ouverte à tous, notamment aux jeunes et aux femmes, pour renforcer l’ancrage citoyen. « La parole politique doit être libérée, mais elle doit aussi être formée. Nos cultures regorgent de mécanismes de délibération, de palabres et de négociation qu’il faut réhabiliter dans l’espace démocratique moderne », a-t-elle déclaré.
Un parti engagé dans la réflexion démocratique
Par cette participation, l’Union Progressiste le Renouveau réaffirme son engagement en faveur d’un dialogue politique constructif et responsable. Présente aux côtés de figures comme le Dr Jules MEVO, Glory Cyriaque HOSSOU d’Amnesty International ou encore le Père Éric AGUENOUNON, Directeur de l’IAJP-Chant d’Oiseau, l’UPR a montré sa volonté de contribuer activement à la construction d’un espace public béninois éclairé, critique, mais respectueux. Le parti entend surtout encourager la jeunesse universitaire à s’emparer de ces débats, dans un esprit de liberté mais aussi de responsabilité, face aux défis politiques et sociaux du pays.
Ce « Podium discussion » vient rappeler que la démocratie ne se limite pas aux élections, mais s’entretient par des forums d’idées, des confrontations de points de vue et une culture du respect mutuel, fondée sur des valeurs partagées. En se positionnant comme force de proposition dans cet espace de réflexion académique, l’Union Progressiste le Renouveau confirme sa volonté de conjuguer engagement politique et devoir intellectuel, au service d’un Bénin plus uni, plus mature et plus démocratique.
Boris MAHOUTO