(Missions et défis)
Nommé président de la chambre administrative de la Cour suprême lors du Conseil des ministres du 15 janvier 2025, le professeur Ibrahim Salami a officiellement pris ses fonctions ce mardi 11 février. La cérémonie solennelle de prestation de serment et d’installation s’est déroulée au siège de la juridiction à Porto-Novo, sous la présidence du magistrat Victor Adossou.
Avant cette nomination, Ibrahim Salami exerçait en tant qu’avocat au barreau du Bénin. Professeur titulaire de droit public, il s’est spécialisé dans le droit administratif et le droit des affaires, mettant son expertise au service de l’enseignement et de la défense des droits. Son expérience dans ces domaines fait de lui un atout majeur pour la Cour suprême, où il aura désormais la charge de veiller à la bonne administration de la justice administrative. Un parcours académique et professionnel solide et qui plaide largement en faveur de sa nomination.

Des défis de taille à relever
Dès son installation, le procureur général de la Cour suprême, Saturnin Afaton, a mis en lumière l’ampleur des défis auxquels devra faire face le nouveau président. Selon lui, les juridictions du fond, principales sources de contentieux pour la Cour suprême, sont actuellement « désarmées et déboussolées » face à un stock considérable de dossiers en attente.
À cela s’ajoutent les enjeux électoraux imminents. À quelques mois des élections communales et municipales, Ibrahim Salami devra anticiper et gérer avec rigueur les litiges électoraux susceptibles de surgir. Cependant, le procureur général se montre confiant : fort de son expertise en tant que chercheur, enseignant et avocat, il estime que le nouveau président saura relever ces défis avec efficacité.
*Une mission cruciale pour la justice administrative*
Le président de la Cour suprême, Victor Adossou, a salué la nomination d’Ibrahim Salami, estimant qu’il est « l’homme qu’il faut à cette fonction en ces moments précis de l’histoire de la haute Juridiction ». Il lui a recommandé de rapidement maîtriser les techniques de cassation, essentielles à ses nouvelles responsabilités.

Dans son discours, Victor Adossou a précisé les missions qui incombent désormais à Ibrahim Salami. Il devra garantir l’uniformité de l’interprétation des normes sur l’ensemble du territoire national, tout en veillant au respect des principes fondamentaux du procès et du droit processuel. Un autre défi majeur concerne le fonctionnement des chambres administratives des juridictions du fond, notamment celle du tribunal de première instance de Cotonou, où de nombreuses requêtes restent en souffrance.
Avec cette prise de fonction, la chambre administrative de la Cour suprême entame une nouvelle ère sous la direction d’un juriste chevronné, dont l’expertise sera déterminante pour relever les défis judiciaires à venir.
Boris MAHOUTO