La PEC célèbre son 20e anniversaire
Plus de 2000 journalistes tués en 20 ans
Genève, 4 juin 2024 (PEC) Fondée le 4 juin 2004 à Genève, la Presse Emblème Campagne (PEC) plaide depuis 20 ans pour renforcer la protection des journalistes dans les zones dangereuses. En 20 ans, plus de 2000 journalistes ont été tués dans le monde, soit une centaine par année en moyenne.
«Ce bilan est extrêmement lourd», a constaté mardi le cofondateur et président de la PEC Blaise Lempen. «Notre principale préoccupation reste l’impunité qui caractérise la plupart des crimes commis contre les journalistes», a-t-il ajouté à l’occasion du 20e anniversaire de l’ONG.
Les pics annuels du nombre de victimes ont correspondu ces 20 dernières années à des conflits armés: guerre en Irak à partir de 2003, guerre en Syrie dès 2011, guerre en Ukraine en 2022, conflit de Gaza dès octobre 2023.
Le conflit israélo-palestinien depuis le 7 octobre 2023 est le conflit le plus meurtrier pour les médias en un laps de temps aussi court (huit mois), avec près de 130 victimes. Ce nombre équivaut à celui des victimes recensées dans la guerre civile en Syrie entre 2011 et 2020 (130 tués).
Mexique pays le plus meurtrier
Le pays avec le plus grand nombre de victimes entre 2004 et 2023 est de loin le Mexique avec plus de 200 journalistes tués en 20 ans. La PEC espère que la nouvelle présidente Claudia Sheinbaum sera plus énergique pour rechercher et inculper les responsables de ces crimes.
Suivent parmi les pays les plus dangereux la Palestine (Gaza et Cisjordanie), la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan, le Pakistan, les Philippines, l’Inde, le Honduras et la Somalie.
Du côté positif, la PEC souligne de nets progrès dans la sensibilisation au problème de la part des organisations internationales et des gouvernements. L’UNESCO a élaboré un plan pour la sécurité des journalistes, l’Assemblée générale de l’ONU et le Conseil des droits de l’homme ont adopté plusieurs résolutions.
Ces efforts diplomatiques continuent de se heurter néanmoins au non-respect du droit humanitaire dans les conflits armés censé protéger les civils, à l’absence d’enquêtes indépendantes, au manque de volonté politique de la part des autorités des pays concernés.
Dès sa création, la PEC a été en faveur de l’élaboration d’une Convention internationale renforçant la protection des journalistes dans les zones dangereuses. Avec le soutien d’autres organisations, elle va continuer de dénoncer les abus, de lutter plus efficacement contre l’impunité afin de réduire le nombre de victimes. Plus de 70 associations dans le monde ont soutenu les objectifs de la PEC.
La PEC est dotée du statut consultatif spécial auprès de l’ONU depuis 2010. Elle est dirigée par un comité directeur de dix membres et entretient un réseau de correspondants dans le monde. Elle publie un décompte bisannuel des victimes (https://pressemblem.ch/casualties.shtml). Depuis 2009, elle décerne chaque année, en fonction de l’actualité, un prix à un journaliste ou une organisation ayant lutté pour la défense de la liberté de la presse.