L’étau se resserre autour de Madiambal Diagne. Au Sénégal, le nom du journaliste, figure emblématique de la presse indépendante et critique du pouvoir, est désormais au centre d’une tempête politico-judiciaire. Depuis le vendredi 26 septembre 2025, les autorités sénégalaises ont émis un mandat d’arrêt international contre celui qui fut autrefois proche de Macky Sall, mais qui s’est progressivement imposé comme une voix libre et dérangeante du paysage médiatique.
Un mandat d’arrêt qui choque la planète média
Cette nouvelle procédure, perçue par beaucoup comme un acte d’intimidation, a provoqué une vague d’indignation dans les milieux journalistiques, aussi bien au Sénégal qu’à l’international. La dernière réaction en date émane de l’Union internationale de la presse francophone (UPF), la plus ancienne organisation de journalistes francophones au monde.
Dans un communiqué publié le jeudi 9 octobre, l’UPF exprime sa “vive préoccupation” face à cette offensive judiciaire initiée par Dakar contre son président honoraire, rappelant le rôle majeur de Madiambal Diagne dans la promotion du journalisme libre et responsable en Afrique francophone.
“Une volonté manifeste de réduire au silence une voix critique”
L’UPF dénonce un “acte de persécution” orchestré par les nouvelles autorités sénégalaises, qui multiplieraient, selon elle, les pressions, intimidations et poursuites contre les journalistes jugés trop indépendants. « L’UPF considère que cette décision traduit une volonté manifeste de réduire au silence une voix critique et indépendante, en violation flagrante des principes de liberté d’expression et de pluralisme des opinions », a déclaré le Bureau international de l’Union dans son communiqué.
Appel à la mobilisation internationale
Face à ce qu’elle qualifie d’“acharnement politique”, l’UPF appelle les autorités sénégalaises à garantir un traitement “juste et équitable” de l’affaire Madiambal Diagne, tout en invitant les organisations internationales, les ONG de défense des droits de l’homme et l’ensemble des journalistes francophones à rester mobilisés pour défendre la liberté de la presse au Sénégal. « La liberté d’informer ne doit jamais être sacrifiée sur l’autel des règlements de comptes politiques », martèle l’organisation, qui promet de suivre de près l’évolution du dossier.
Madiambal Diagne, une voix libre dans la tourmente
Directeur du groupe Avenir Communication, Madiambal Diagne s’est illustré par son courage éditorial et ses enquêtes audacieuses sur les affaires politico-judiciaires du pays. Auteur d’un livre ayant révélé les dessous de l’affaire Adji Sarr, du nom de la jeune femme ayant accusé Ousmane Sonko de viol, le journaliste a souvent été au cœur des controverses.
Depuis le changement de régime à Dakar, il fait l’objet, selon plusieurs observateurs, d’un harcèlement judiciaire systématique. Ses soutiens parlent d’une “chasse à l’homme politique et médiatique” visant à intimider les plumes indépendantes.
Une liberté de la presse sous tension au Sénégal
L’affaire Madiambal Diagne s’inscrit dans un climat général de crispation entre le pouvoir et la presse sénégalaise. Plusieurs journalistes ont récemment été inquiétés, arrêtés ou censurés, nourrissant l’inquiétude des organisations internationales.
L’UPF, par sa prise de position ferme, entend rappeler à Dakar et à l’opinion internationale que la liberté d’expression demeure le socle de toute démocratie véritable.
CMM
