Le droit à l’éducation est un principe fondamental inscrit dans la Constitution du Bénin et reconnu par les normes internationales. Pourtant, une situation récurrente semble mettre en péril ce droit : le renvoi des élèves des examens en raison du non-paiement de la contribution scolaire. Cette pratique, qui ne respecte pas les prescriptions de l’article 30 du règlement pédagogique en vigueur, a été récemment portée à l’attention du public et du gouvernement, suscitant une réaction officielle.
Une violation flagrante de l’article 30 du règlement pédagogique
L’article 30 du règlement pédagogique du Bénin est explicite : « Aucun élève ne peut être renvoyé ou empêché de prendre part aux examens pour non-paiement de la contribution scolaire. » Cette disposition vise à garantir l’accès à l’éducation pour tous, indépendamment de la situation financière des familles. Cependant, il semble que cette règle soit ignorée par certains responsables d’établissements scolaires, tant publics que privés, qui continuent de renvoyer des élèves pour des raisons liées à des arriérés de paiements.
Cette violation du règlement a donné lieu à une réaction de la ministre des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle. Dans une note circulaire adressée à tous les établissements scolaires, elle a rappelé fermement l’importance de respecter scrupuleusement les prescriptions du règlement et a averti contre toute pratique allant à l’encontre des principes de justice et d’égalité.
*Le rappel à l’ordre du gouvernement : une nécessité impérieuse*
La ministre a insisté sur le fait que, quelles que soient les difficultés financières rencontrées par les familles, le droit à l’éducation doit primer. L’État, en tant que garant de ce droit, ne saurait tolérer que des élèves soient privés de leurs examens en raison d’une incapacité à s’acquitter des frais scolaires. Cette situation constitue une forme d’injustice sociale qui pénalise les élèves les plus vulnérables, souvent issus de milieux défavorisés.
La note ministérielle sert ainsi à rappeler l’engagement du gouvernement à protéger l’accès à l’éducation pour tous les enfants, en dépit des obstacles financiers. Cette démarche vise à mettre un terme à la discrimination que subissent certains élèves, souvent laissés pour compte dans le système scolaire. Il s’agit aussi de s’assurer que les responsables des établissements scolaires comprennent l’importance de respecter la loi, afin de garantir un environnement éducatif équitable pour tous.
*Vulgarisation et sensibilisation : les leviers de changement*
Il est crucial que cette disposition légale soit non seulement appliquée, mais aussi largement vulgarisée. Nombreux sont les parents, les élèves, et même les responsables d’établissements scolaires qui ne sont pas pleinement conscients des implications de l’article 30 du règlement pédagogique. Une sensibilisation accrue pourrait permettre de mieux comprendre l’importance de cette mesure et de s’assurer qu’aucun élève ne soit privé de son droit fondamental à l’éducation en raison de la situation économique de sa famille.
Des actions de vulgarisation devraient être menées, non seulement à travers les canaux officiels, mais aussi via des campagnes d’information et des formations destinées aux responsables d’établissements scolaires. Il est essentiel que tous les acteurs de l’éducation soient bien informés et comprennent les implications de leurs décisions.
*L’éducation comme levier de développement*
L’éducation est l’un des piliers du développement social et économique. Pour que le Bénin puisse s’engager sur la voie d’un véritable progrès, il est impératif de garantir un accès à l’éducation à tous les enfants, sans discrimination. La note de Madame Véronique Tognifodé est donc un rappel salutaire du rôle crucial de l’État dans la protection de ce droit. Elle montre également la détermination du gouvernement à lutter contre les pratiques discriminatoires et à promouvoir une éducation accessible à tous.
Il est donc impératif que tous les acteurs de l’éducation au Bénin respectent cette règle, afin que le pays puisse véritablement avancer sur la voie de l’égalité des chances pour ses jeunes générations.
Boris MAHOUTO