Plusieurs soldats maliens ont été tués mercredi dans une attaque d’envergure imputée à des jihadistes contre leur base située près de la localité de Mourdiah (ouest), à environ 300 kilomètres au nord de Bamako, ont rapporté plusieurs sources locales à l’AFP.
Selon un élu de Mourdiah, qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat, « plus de 100 jihadistes ont attaqué ce mercredi une position de l’armée à Kwala, près de Mourdiah. Plusieurs militaires ont été tués, les jihadistes ont occupé les lieux avant de partir sans inquiétude ».
Un autre responsable politique, interrogé par l’AFP, a expliqué que « le camp a d’abord été attaqué par un véhicule piégé ».
« Après, les jihadistes sont rentrés dedans. Ils ont détruit du matériel et sont partis avec d’autres matériels », a-t-il ajouté, précisant lui aussi avoir vu « des corps de militaires maliens à terre ».
Un troisième élu a expliqué que de nombreux coups de feu avaient été échangés et que les soldats maliens étaient « revenus dans le camp après le départ des jihadistes ».
Les Forces armées maliennes (Fama) ont confirmé l’attaque dans un communiqué, sans faire état de victimes dans leurs rangs.
« Des unités des Fama chargées de la sécurisation des travaux de la route Kwala – Mourdiah – Nara ont réagi à une attaque complexe à kwala », mercredi matin.
« Face à la violence des combats, les terroristes en grand nombre (se sont) repliés dans le secteur de Fallou où ils ont été localisés et détruits sur plusieurs bases. La situation est sous contrôle et la zone sous une haute surveillance », assure l’armée.
Les éléments fournis par les uns et les autres sont difficilement vérifiables dans ces zones reculées. L’accès à des sources indépendantes dans un contexte d’hostilités et de régime militaire est compliqué. L’armée malienne ne communique quasiment plus publiquement sur ses pertes.
Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique, aux violences des groupes proclamés d’autodéfense et au banditisme. La crise sécuritaire se double d’une crise humanitaire et politique profonde.
La crise sécuritaire dans ce pays dirigé par une junte depuis 2020 s’est propagée au centre ainsi qu’au Burkina Faso et au Niger voisins, deux pays également aux mains de régimes militaires depuis des coups d’Etat respectivement en 2022 et 2023.