Depuis plusieurs mois, des dizaines de membres du personnel onusien et d’ONG ont été arrêtés, ainsi que d’anciens employés de l’ambassade américaine à Sanaa
La tension monte au Yémen après qu’une frappe israélienne a tué, jeudi dernier, le Premier ministre des rebelles houthis, Ahmed al-Rahawi, ainsi que plusieurs membres de son gouvernement. En réaction, les Houthis ont lancé dimanche une vaste opération de sécurité à Sanaa, leur bastion, et ont arrêté au moins 11 employés des Nations unies lors de raids contre plusieurs agences onusiennes.
Selon l’ONU, les forces houthis ont pris d’assaut les bureaux du Programme alimentaire mondial (PAM), de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Unicef, saisissant également du matériel. Des employés ont été interrogés dans les parkings et plusieurs membres du personnel restent injoignables, laissant craindre qu’ils aient été également détenus.
Yémen : le Premier ministre houthi éliminé
L’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, a dénoncé ces arrestations : « Je condamne fermement cette nouvelle vague de détentions arbitraires de personnels humanitaires. Nous exigeons leur libération immédiate et inconditionnelle. »
Le PAM et l’Unicef ont confirmé qu’ils procédaient à un comptage complet de leurs employés à Sanaa et dans les zones sous contrôle houthi pour évaluer l’ampleur des détentions. Ces raids s’inscrivent dans le cadre d’une campagne de répression croissante des Houthis contre les organisations internationales et humanitaires opérant dans les territoires qu’ils contrôlent. Depuis plusieurs mois, des dizaines de membres du personnel onusien et d’ONG ont été arrêtés, ainsi que d’anciens employés de l’ambassade américaine à Sanaa.
Tsahal a visé plusieurs cadres des houthis au Yémen
Cette escalade intervient dans un contexte régional explosif. La frappe israélienne de jeudi, qui a tué plusieurs hauts responsables houthis, dont le ministre des Affaires étrangères Gamal Amer et le ministre du Tourisme Ali al-Yafei, a été menée après le tir d’un missile balistique houthi vers l’aéroport Ben Gourion le 21 août. Israël affirme que ce missile, équipé de sous-munitions, représentait une menace directe pour la population civile.
Les Houthis, soutenus par l’Iran, ont promis de renforcer leurs attaques contre Israël et les navires marchands en mer Rouge. Leur chef, Abdel-Malek al-Houthi, a déclaré dimanche : « Notre offensive contre l’ennemi israélien se poursuivra et s’intensifiera, que ce soit par des missiles, des drones ou un blocus naval. »
CMM
Les Houthis arrêtent 11 employés de l’ONU après la mort de leur Premier ministre dans une frappe israélienne

Rédaction Cloche Média Monde