Deux anciens ministres de Guinée équatoriale sont condamnés à des peines de prison ferme pour leur implication dans une affaire de détournement de fonds publics de l’ordre de « dix milliards de Francs CFA » (15,2 millions d’euros), a annoncé la télévision nationale vendredi.
L’ex-ministre de l’Economie et des finances Valentin Ela Maye a été condamné à 2 ans de prison ferme pour « abus des fonctions ».
Rufino Ndong Esono Nchama, ex-ministre de la Culture et du Tourisme qui avait été limogé dans le cadre de cette affaire, a de son côté été condamné à six mois de prison ferme pour « corruption d’agent public », a indiqué vendredi le verdict du tribunal de Malabo.
Les deux anciens ministres devront tous deux régler une amende de 10 millions de Francs CFA (environ 15.290 euros) au trésor public équato-guinéen.
L’enquête se concentrait sur un groupe de cinq équatoguinéens à l’origine de la création de plusieurs entreprises « fictives » depuis 2019, pour obtenir des contrats publics en falsifiant notamment la signature du président de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.
Ce dernier est à la tête de l’Etat depuis 1979, et détient le record mondial de longévité au pouvoir pour un chef d’Etat encore vivant, hors monarques.
En attente de leurs procès, les deux ministres avaient été placés en résidence surveillée, les trois autres individus, dans une prison de Malabo la capitale de Guinée équatoriale
C’est le troisième pays le plus riche d’Afrique subsaharienne en PIB par habitant (Banque mondiale, 2021), mais il est classé au 172ème rang mondial sur 180 dans le baromètre de la corruption de Transparency International.
Ces individus étaient notamment accusés d’avoir créé « neuf entreprises fictives » qui proposaient des services de maintenance, d’entretiens d’édifices publics et de plages, selon la télévision d’Etat, qui ajoute que ces sociétés avaient conclu « 24 contrats frauduleux » avec le gouvernement.