Alors que les 21 et 22 mars passés le Togo a abrité le Dialogue régional sur la sécurité nationale et protection des réfugiés.
Une rencontre organisée conjointement par le gouvernement togolais et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), ce dialogue régional avait pour objectif de favoriser l’échange intergouvernemental sur la manière dont les États de la sous-région respectent leurs obligations internationales en matière de protection des réfugiés tout en répondant aux préoccupations et priorités de sécurité nationale.
Ainsi plusieurs jours après l’enlèvement mano-militaire de Steeve Amoussou à Lomé, les autorités togolaises n’ont fait aucune déclaration solitaire ou conjointe avec L’UNCHR ou le HCR.
L’identité des ravisseurs, jusqu’à ce jour reste un mythe. Toutefois le sieur Steeve Amoussou Alias Frère Hounvi est bel et bien en garde à vue dans une brigade de police à Cotonou au Bénin.
Selon le Haut Commissariat des Réfugiés, la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire, notamment au Sahel a engendré des mutations massives de réfugiés. Ainsi donc, en janvier 2024, l’Afrique de l’Ouest et du centre comptait 13,4 millions de déplacés et apatrides dont 2,1 millions de réfugiés et 7,9 millions de déplacés internes. Les pays côtiers, en particulier la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Benin, avaient, à eux seuls, accueilli 95863 réfugiés au 29 janvier 2024.
Face à cette situation complexe, les États concernés sont confrontés à de nombreux défis pour sécuriser au premier chef leur territoire national et protéger les civils. Car, s’il est évidemment légitime pour les États de protéger leurs frontières, il n’en demeure pas moins qu’ils sont dans leurs obligations de protéger les réfugiés.
Le récit de l’enlèvement rocambolesque de Steeve Amoussou, un réfugié béninois sur le sol togolais suscite beaucoup de questions et indignations. À tout cela s’ajoute le mutisme des autorités togolaises qui n’ont pas cru devoir éclairer les citoyens de l’acte de provocation, d’incidence diplomatique et de surcroît de mépris du droit international des auteurs de ce crapuleux enlèvement. Du côté béninois, rien n’a filtré ni de l’opération ayant conduit à cet enlèvement sur le territoire d’un état voisin souverain ni sur les charges retenues contre Steeve Amoussou Alias Frère Hounvi.
Dans ce supposé dossier judiciaire qui oppose le sieur Steeve Amoussou alias Frère Hounvi à l’Etat béninois, l’État togolais serait-il en attente d’une déclaration formelle du procureur ou des autorités béninoises sur le sujet avant de bondir ?Ou attend-il le résultat d’une investigation en cours ? Ou tout simplement a-t-il coopérer à cet enlèvement ?
Avec quelle alchimie un procureur peut-il accuser une victime menacée de mort, violentée et enlevée illégalement sans paraître servir les politiques ? C’est une équation difficile à résoudre même si on était surdoué.
Il n’est pas aussi anodin qu’hier comme prévu, le Sieur Steeve Amoussou n’était pas devant le procureur et que des alibis ont été diffusés en contrepartie.
Sauf qu’au Bénin ainsi qu’au Togo, les populations avec un désire ardent suivent chaque épisode et reconnaissent bien qu’elles sont face à un feuilleton aussi long que le temps que régnera Patrice TALON au Bénin.