(L’ancien gardien emblématique des Dragons de l’ouémé et des Supers Eagles s’est éteint à 61 ans, laissant derrière lui le souvenir d’un homme de talent et de passion.)
Le monde du football béninois est en deuil. Peter Rufaï, figure emblématique du mythique club Dragons de l’Ouémé, est décédé, emportant avec lui une part de l’histoire glorieuse du football national. Sa disparition laisse un vide immense dans le cœur de ses anciens coéquipiers, des supporters et de tous ceux qui ont vibré à l’époque dorée des Dragons. Né en 1963, il cède le tribut à l’humanité ce jeudi 3 juillet 2025 à l’âge de 61 ans à la suite d’une longue maladie, selon les sources officielles.

Une légende des cages
Gardien de but talentueux, respecté pour sa combativité, son agilité et son sang-froid, Peter Rufaï a marqué les esprits durant les années où les Dragons de l’Ouémé dominaient le championnat béninois. Il fut de ces joueurs dont la présence rassurait toute une équipe. Ses parades spectaculaires et son engagement sans faille ont fait de lui un modèle pour plusieurs générations de jeunes gardiens.
Un homme, une époque
Au-delà du terrain, Peter Rufaï était aussi connu pour sa simplicité, sa discipline et son amour du maillot. Pour les fans du club des ‘’Ouéménou’’, son nom reste associé à une époque de gloire où les Dragons faisaient trembler les stades du pays. Il incarnait une certaine idée du football : celui du sacrifice, de la loyauté et de l’excellence.
Une perte pour la nation sportive
De nombreuses personnalités du monde du sport béninois ont exprimé leur tristesse suite à l’annonce de sa mort. Les hommages affluent sur les réseaux sociaux, saluant « un grand frère », « un mentor », « un monument du football local ». Le ministère des Sports, la Fédération béninoise de football, ainsi que le club des Dragons devraient prochainement organiser un hommage officiel. Retenons qu’il a aussi fait ses preuves au Nigéria, grande nation de football et pays frontalier du Bénin.
Que son âme repose en paix

À tous ceux qui l’ont connu, aimé, respecté, Peter Rufaï laisse le souvenir d’un homme juste, droit, passionné. Que ceux qui l’ont porté dans leur cœur prennent un moment pour prier pour le repos de son âme. Qu’il repose en paix, au Panthéon des géants du football béninois.
Une carrière assez riche
Issu d’une famille royale du peuple ical à Lagos, Peter Rufai a choisi le football plutôt que la politique ou les responsabilités tribales qui l’attendaient. Dès son enfance, sa passion pour le ballon rond l’a conduit à dérober de l’argent dans le palais familial pour s’acheter des ballons. Malgré des études supérieures en finance et informatique en Belgique, destinées à l’éloigner du football, il a poursuivi sa carrière sportive, débutant modestement dans les divisions inférieures des Pays-Bas avant de connaître une ascension fulgurante.
Rufai a brillé sur la scène internationale, notamment en tant que gardien titulaire lors de la victoire historique du Nigeria à la CAN 1994 en Tunisie. Il a également été le gardien numéro un des Super Eagles lors des Coupes du Monde 1994 aux États-Unis et 1998 en France, accumulant 65 sélections en équipe nationale. Sa performance lors du Mondial 1994 reste mémorable, notamment son rôle clé dans l’élimination du Nigeria aux tirs au but face à l’Italie, où seuls deux buts de Roberto Baggio ont empêché les Nigérians d’aller plus loin.
Sur le plan des clubs, Peter Rufai a évolué dans plusieurs pays européens, notamment en Belgique (Lokeren, Beveren), aux Pays-Bas (Go Ahead Eagles), au Portugal (Sporting Clube Farense, Gil Vicente) et en Espagne (Hércules Alicante, Deportivo La Corogne). Avec Farense, il a aidé le club à se qualifier pour la Coupe UEFA pour la première fois de son histoire, grâce à une saison remarquable où il n’a concédé que 38 buts en 34 matchs. En Espagne, il a connu des moments de gloire, notamment à Deportivo La Corogne où il a su se montrer décisif malgré un rôle de doublure.

Surnommé « Dodo Mayana » par ses fans pour ses réflexes et son charisme, Rufai était aussi connu pour son leadership naturel. Après sa carrière, il s’est consacré à la formation des jeunes gardiens au Nigeria, créant une académie de football à Lagos et obtenant des diplômes de coach pour transmettre son savoir aux nouvelles générations.
Selon les médias locaux, sa famille a révélé que son état de santé s’était dégradé après le décès de leur mère, survenu peu avant son hospitalisation. Malgré une sortie du coma en 2012, il est resté fragile ces dernières années avant de succomber à sa maladie. Peter Rufai laisse derrière lui un héritage immense, tant sur le plan sportif que personnel, incarnant l’esprit combatif et la fierté du football nigérian.
CMM