Le secrétaire général du Parti du Renouveau Démocratique (PRD), formation historique fondée par Me Adrien Houngbédji, est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il qualifie de « contrevérités » sur l’inexistence de son parti. À l’en croire, ceux qui affirment que le PRD a disparu méconnaissent les textes qui régissent la vie politique et partisane au Bénin.
« Ceux qui disent que le PRD n’existe plus sont ceux qui ne maîtrisent pas les textes de notre République », a-t-il déclaré avec fermeté. La polémique a ressurgi à la suite des déclarations du Président Boni Yayi, le 2 février dernier, appelant à un dialogue national inclusif, à la libération des détenus politiques et au retour des exilés. Des propos salués par le PRD, mais qui ont ravivé les attaques contre l’ancien président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji, allant jusqu’à remettre en cause l’existence légale du PRD. « Une personnalité qui a été trois fois président de l’Assemblée nationale ne mérite pas de tels traitements. On est allé jusqu’à exposer sa vie privée. C’est inacceptable. »
*Une lettre au ministère de l’Intérieur*
Face à ces attaques, le secrétaire général du PRD affirme avoir adressé une lettre au ministère de l’Intérieur le 17 avril dernier pour rétablir les faits. Mais le 21 mai, il reçoit un appel de la Direction générale des partis politiques, l’informant de la réception d’un courrier officiel. Son contenu : le PRD serait radié du registre officiel des partis politiques. « Ce que j’ai lu dans ce courrier m’a choqué. On me dit que j’ai utilisé les attributs d’un parti qui n’existe plus. C’est grave. »
Or, selon les précisions apportées, le ministère de l’Intérieur lui-même aurait délivré un récépissé définitif de reconnaissance au PRD le 26 août 2022, soit après la date supposée de fusion avec l’Union Progressiste (UP). « Le Conseil national du PRD qui a approuvé la fusion s’est tenu le 19 août. Le 24 août, nous avons introduit une demande de récépissé, que le ministère a délivré le 26 août. Cela prouve que le PRD était toujours actif.
*Une fusion inachevée selon les textes*
Pour le secrétaire général du PRD, la confusion actuelle vient du fait que les procédures prévues par les textes de loi n’ont pas été intégralement suivies. Il rappelle qu’un Conseil national ne se substitue pas à un congrès de dissolution, étape indispensable pour officialiser la fin d’un parti. « La fusion n’a pas été menée jusqu’à son terme. Les textes sont clairs : pour qu’un parti cesse d’exister, il faut la tenue d’un congrès de dissolution, avec l’accord des trois quarts des militants. Ce n’est jamais arrivé. »
De plus, l’article 90 de la Charte des partis politiques stipule qu’une fusion ne signifie pas automatiquement la dissolution d’un parti, sauf si ce dernier le décide de manière formelle, par des procédures internes précises.
*Le PRD reste debout*
Le message du secrétaire général est clair : le PRD existe bel et bien et continue ses activités politiques conformément à la loi. Il annonce la poursuite des activités, des manifestations, et le maintien de l’organisation interne du parti, tout en dénonçant les tentatives d’effacement du paysage politique. « Le PRD existe. Il va continuer à fonctionner. Ce que nous vivons est une tentative d’exclusion, mais nous sommes debout et décidés à défendre nos droits. »
Cette sortie musclée du PRD sonne comme une réponse directe aux acteurs politiques et aux institutions qui tenteraient d’imposer une lecture erronée des textes. Elle relance également le débat sur la transparence, la rigueur administrative et le respect des procédures démocratiques dans la gestion des partis au Bénin.
Boris MAHOUTO