Un nouveau souffle pour le financement des communes
La principale décision normative est la création du Fonds d’Investissement Communal (FIC), appelé à remplacer le FADeC. Ce mécanisme innovant ambitionne de doter les collectivités locales de moyens financiers plus adaptés et diversifiés pour renforcer leurs investissements.
Le FIC aura pour missions : d’offrir des financements additionnels aux communes, de garantir transparence et équité dans la redistribution des ressources, d’accompagner les municipalités dans l’analyse et le montage de projets, de suivre et évaluer l’impact des financements octroyés.
En centralisant la gestion des ressources intérieures et extérieures dédiées au développement local, le FIC devrait améliorer la performance des communes et renforcer l’efficacité de la décentralisation.
Éducation : une stratégie pour l’inclusion et la réussite
Le Conseil a approuvé la Stratégie nationale de renforcement des Alternatives éducatives pour une éducation de base inclusive 2026-2030.
Cette réforme vise à offrir aux enfants de 9 à 14 ans, jusque-là hors du système formel, une éducation adaptée en français et en langues nationales, avec possibilité d’apprentissage de métiers.
Le gouvernement entend allonger la durée de l’éducation de base de 12 à 15 ans, pour permettre à tous les enfants d’atteindre le niveau de la Terminale. L’initiative est soutenue par un budget de plus de 283 milliards FCFA et repose sur un partenariat renforcé avec les collectivités locales, les communautés et les partenaires techniques et financiers.
Santé : de nouveaux hôpitaux et des réhabilitations majeures
Sur le plan sanitaire, le Conseil a autorisé la contractualisation pour la maîtrise d’œuvre complète du projet de construction et d’équipement de nouveaux hôpitaux.
Il s’agit notamment : de cinq hôpitaux de 65 lits (Lokossa, Ouidah, Cotonou 2&3, Dassa-Zoumè, Savalou), d’un hôpital de 120 lits à Kétou, de la réhabilitation du centre de santé de Kétou, de travaux à l’hôpital de zone de Sakété, ainsi que de la modernisation du CHUD du Borgou et de l’Hôpital d’instruction des armées de Parakou.
L’objectif est d’améliorer l’accès aux soins, de créer des pôles de spécialités et de garantir des infrastructures modernes et fonctionnelles pour les populations et le personnel de santé.
Sécurité : renforcement des effectifs de la Police républicaine
Afin de consolider le maillage sécuritaire du territoire, le Conseil a autorisé le recrutement de 715 nouveaux élèves agents de police pour 2025. Ces effectifs s’ajoutent aux 1 785 déjà enrôlés récemment et seront formés au centre militaire de Bembèrèkè.
Diplomatie et manifestations internationales
Le Conseil a validé la participation du Bénin à plusieurs rencontres internationales de haut niveau, dont : le 2ᵉ sommet mondial de la coalition pour l’alimentation scolaire à Fortaleza (Brésil), le Salon international French Travel Market à Paris, la 48ᵉ session de la Commission mixte FAO/OMS du Codex alimentarius à Rome, le Forum Afrique-Canada sur l’économie bleue, et la 11ᵉ conférence des États parties à la Convention cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac à Genève.
Le gouvernement a également donné son feu vert pour l’organisation du Hadj 2026.
Nominations : un renouvellement des équipes dirigeantes
De nombreuses nominations ont été prononcées, notamment :
au Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Michel Victor Dangnon devient Secrétaire général adjoint, tandis qu’Adamou Aba Bagnan est nommé Conseiller technique chargé de la gestion des partis politiques.
au Ministère des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation professionnelle, Armelle Pacian Tchiakpè Hodonou est nommée Conseillère technique.
à l’Enseignement supérieur, les directions des universités ont été profondément renouvelées, avec par exemple Charlemagne Igué à la tête de l’Université d’Abomey-Calavi et Bertrand Sogbossi Bocco à celle de l’Université de Parakou.
Une séance de réformes structurantes
Au terme de ce Conseil, il apparaît que l’exécutif béninois poursuit ses réformes dans la logique du renforcement de la décentralisation, de l’inclusion éducative, de la modernisation sanitaire et du renforcement sécuritaire. Les décisions prises traduisent une volonté affirmée de consolider la gouvernance locale et de créer les conditions d’un développement durable et équitable pour toutes les régions du pays.
CMM