Le groupe parlementaire « Les Démocrates » remet sur la table la question sensible de l’amnistie pour certaines figures politiques emblématiques condamnées dans des affaires judiciaires. Ce mercredi 11 juin 2025, son président, Nourénou Atchadé, a publiquement interpellé le bureau de l’Assemblée nationale afin de relancer l’examen d’une proposition de loi spéciale longtemps mise en veilleuse.*C’est au cours de la séance parlementaire de ce mercredi que l’opposition a tenté de redonner vie à un dossier qu’elle considère comme fondamental pour la réconciliation nationale. Dans une déclaration directe, Nourénou Atchadé a appelé à « dépoussiérer » une proposition de loi d’amnistie déposée depuis plusieurs mois, sans suite favorable. « Nous sommes restés inactifs pendant près de 46 jours. (…) Est-ce parce que nous n’avons pas de dossier ? Je me rappelle que nous avons un grand et bon dossier qui dort dans vos tiroirs : la loi d’amnistie », a-t-il déclaré face au président du parlement, Louis Vlavonou. Selon l’opposition, cette loi pourrait concerner des personnalités politiques actuellement incarcérées ou poursuivies pour des faits à caractère criminel, notamment dans le contexte post-électoral des années 2020-2021.
C’est au cours de la séance parlementaire de ce mercredi que l’opposition a tenté de redonner vie à un dossier qu’elle considère comme fondamental pour la réconciliation nationale. Dans une déclaration directe, Nourénou Atchadé a appelé à « dépoussiérer » une proposition de loi d’amnistie déposée depuis plusieurs mois, sans suite favorable. « Nous sommes restés inactifs pendant près de 46 jours. (…) Est-ce parce que nous n’avons pas de dossier ? Je me rappelle que nous avons un grand et bon dossier qui dort dans vos tiroirs : la loi d’amnistie », a-t-il déclaré face au président du parlement, Louis Vlavonou. Selon l’opposition, cette loi pourrait concerner des personnalités politiques actuellement incarcérées ou poursuivies pour des faits à caractère criminel, notamment dans le contexte post-électoral des années 2020-2021.
*Un geste en faveur de l’apaisement national*
Pour le président du groupe « Les Démocrates », l’amnistie ne serait pas un blanc-seing donné aux fautes politiques, mais un pas vers la décrispation du climat sociopolitique. Il y voit un geste de concorde nationale à l’heure où le Bénin s’apprête à tourner la page du mandat de Patrice Talon. « Le président de la République, lui-même, a souhaité sortir par la grande porte. (…) Je crois qu’on peut l’aider à sortir dans la paix et l’unité en travaillant et en votant cette loi tous ensemble », a plaidé Atchadé. L’opposition appelle donc à un traitement collectif et consensuel du texte, qui, selon elle, permettrait à tous les groupes parlementaires de s’inscrire dans une dynamique de dialogue et d’unité.
*Des bénéficiaires connus et des tensions persistantes*
La proposition de loi vise explicitement à obtenir l’amnistie ou l’abandon des poursuites contre plusieurs figures majeures de l’opposition. Parmi les principaux noms cités figurent : Reckya Madougou, ancienne ministre de la Justice, condamnée à 20 ans de réclusion pour « financement du terrorisme » ; Joël Aïvo, professeur de droit constitutionnel, condamné à 10 ans de réclusion pour « complot contre la sûreté de l’État » et « blanchiment de capitaux ». Ces condamnations, largement contestées à l’international et par la société civile, sont perçues par les opposants comme des règlements de comptes politiques.
Mais malgré cet appel à l’apaisement, la majorité parlementaire, proche du chef de l’État, ne semble pas disposée à donner une suite favorable à la proposition. En janvier 2024, la Commission des lois avait déjà rejeté le texte. Un revers que l’opposition n’a toujours pas digéré, mais qu’elle refuse de considérer comme définitif.
*Une relance qui interroge à l’approche de 2026*
À moins d’un an de la fin du second et dernier mandat constitutionnel du président Patrice Talon, la question de l’héritage politique et de la stabilité du pays devient centrale. En appelant à voter une loi d’amnistie, l’opposition tente non seulement de faire libérer ses figures emblématiques, mais aussi de redorer le blason d’une classe politique divisée. « Allons chercher cette loi pour la travailler ensemble, dans l’entièreté des députés toutes tendances confondues. Vous verrez que toute la République va vous saluer », a lancé Atchadé, dans un appel à l’unité.
Reste à savoir si cette main tendue sera saisie par la majorité. Le débat est loin d’être clos, mais une chose est sûre : la question de l’amnistie va continuer de hanter les couloirs du parlement dans les mois à venir.
Boris MAHOUTO