Le panafricanisme, mouvement visant à promouvoir l’unité et la solidarité entre les peuples africains, connaît aujourd’hui un renouveau porté par des figures emblématiques qui œuvrent pour l’émancipation du continent africain face aux influences néocoloniales. Parmi ces leaders, Kémi Séba, Mwazulu Diyabanza, Djamila Ferdjani et Kmal Radji se distinguent par leurs actions et leur engagement.*

Le panafricanisme contemporain est porté par des figures emblématiques qui militent pour l’affirmation de l’identité africaine et la souveraineté du continent face aux influences étrangères. Ces activistes, intellectuels et entrepreneurs œuvrent pour la réappropriation culturelle, politique et économique de l’Afrique. Parmi eux, Éric Richard Ella Bekalé, Kémi Séba, Mwazulu Diyabanza, Djamila Ferdjani et Kmal Radji se distinguent par leur engagement et leurs actions concrètes.
*Éric Richard Ella Bekalé et le réseau « Vive l’Afrique Libre »*

Éric Richard Ella Bekalé est une figure majeure du panafricanisme moderne. Il est le précurseur du réseau panafricaniste « Vive l’Afrique Libre », une plateforme regroupant des leaders, journalistes et intellectuels engagés pour l’émancipation de l’Afrique. Son mouvement vise à déconstruire les discours colonisateurs occidentaux, en particulier européens, et à réhabiliter une vision endogène du développement et de l’identité africaine.

À travers ce réseau, Éric Richard Ella Bekalé, digne fils du Gabon plaide pour une affirmation politique et culturelle forte, incitant les Africains à se réapproprier leur histoire et leur destinée sans l’influence des anciens colonisateurs. Son engagement s’inscrit dans une dynamique de rupture avec les modèles imposés, en valorisant les systèmes de gouvernance, d’économie et de pensée propres aux sociétés africaines.

*Kémi Séba : un militant radical contre la Françafrique*
Activiste franco-béninois, Kémi Séba, Stellio Gilles Robert Capo Chichi, à l’état civil, est l’un des visages les plus médiatisés du panafricanisme actuel. Il s’est fait connaître par ses prises de position radicales contre le franc CFA, qu’il considère comme un instrument néocolonial de contrôle économique. Fondateur de l’ONG Urgences Panafricanistes, il mobilise la jeunesse africaine autour de l’idée d’une autonomie politique et économique totale du continent, à travers son combat farouche contre la Françafrique et à l’impérialisme moderne.

Après avoir dirigé le groupe afrocentriste Ka Tribe, dissous en 2006, il s’est installé en Afrique de l’Ouest où il a fondé en 2015, l’ONG Urgences Panafricanistes. Cette organisation s’est illustrée par des campagnes contre le franc CFA, symbole selon lui de la persistance de la domination française en Afrique. En août 2024, Kémi Séba a été nommé conseiller d’Abdourahamane Tchiani, chef de la junte militaire au Niger, renforçant ainsi son influence politique sur le continent. Promoteur de plusieurs centres dédiés à la promotion des produits made in Africa, Kémi Séba a véritablement marqué le mouvement panafricaniste moderne.
*Mwazulu Diyabanza : le combat pour la restitution du patrimoine africain*
Mwazulu Diyabanza, né en République démocratique du Congo, est un activiste panafricaniste connu pour ses actions visant à restituer le patrimoine africain spolié par les puissances coloniales. Fondateur du Front Multiculturel Anti-Spoliation (FMAS), il mène des actions symboliques dans des musées européens, notamment en France et aux Pays-Bas, pour dénoncer le pillage culturel et exiger la restitution des œuvres africaines. Ces actions lui ont valu des arrestations et des condamnations, mais ont également attiré l’attention internationale sur la question de la restitution du patrimoine culturel africain.
*Djamila Ferdjani : un engagement pour le progrès social et la jeunesse africaine*
Djamila Ferdjani, médecin et militante philanthrope nigérienne, s’engage depuis des décennies pour l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables au Niger. Première femme à présider la Fédération nigérienne de basket-ball, elle a également fondé la polyclinique ProSanté à Niamey en 1992.
Son engagement s’étend au-delà du domaine médical, puisqu’elle utilise activement les réseaux sociaux pour sensibiliser et mobiliser la jeunesse africaine autour des questions de développement, de santé et de justice sociale, tout en appelant à un renouveau politique africain basé sur la justice sociale et la souveraineté.
*Kmal Radji : l’entrepreneuriat au service du panafricanisme*
Kmal Radji, entrepreneur et militant béninois, se définit comme un « entrepreneur du développement ». Ambassadeur du groupe Cerco depuis 2019, il a fondé Bamboo Numérik, une bibliothèque café à Cotonou, visant à offrir un espace de formation et de créativité pour les jeunes.
Engagé dans des causes sociales et environnementales, Kmal Radji est également représentant de l’ONG Urgences Panafricanistes au Bénin, présidée par Kémi Séba. Il milite activement contre le franc CFA et pour la valorisation de la culture africaine, n’hésitant pas à défier les institutions lorsqu’il estime que les traditions africaines sont bafouées.
Grand slameur, engagé dans la poésie satirique, Kmal Radji est une figure montante du panafricanisme économique. Il œuvre pour l’autonomisation des jeunes Africains à travers des initiatives innovantes. Militant engagé pour la décolonisation monétaire et culturelle, il encouragea l’innovation locale.
*Un panafricanisme en mutation*
Ces figures du panafricanisme moderne illustrent la diversité des luttes menées pour l’émancipation de l’Afrique. Entre actions militantes, engagement politique et initiatives entrepreneuriales, le mouvement panafricaniste d’aujourd’hui s’adapte aux défis contemporains tout en s’inscrivant dans la continuité du combat pour une Afrique souveraine et indépendante.
Leur engagement souligne une volonté commune de redéfinir l’avenir du continent africain en s’appuyant sur ses propres ressources, sa culture et sa jeunesse. Le réseau « Vive l’Afrique Libre », sous l’impulsion d’Éric Richard Ella Bekalé, s’inscrit dans cette dynamique en apportant une voix forte contre la perpétuation des schémas coloniaux et en proposant des alternatives concrètes pour une Afrique libre, unie et fière de son identité.
CMM