Russie : attaque meurtrière contre une synagogue et des églises au Daguestan, la situation sous Contrôle Carte du Caucase russe
Par la rédaction et AFP
Les forces de l’ordre ont achevé dimanche la « phase active » de leur « opération antiterroriste » dans une ville du Daguestan, république russe du Caucase cible d’une série d’attaques meurtrières contre des lieux religieux, a indiqué le Comité national antiterroriste.
« A Derbent, la phase active de l’opération antiterroriste est terminée », a précisé cette source, citée par les agences russes, ajoutant que deux assaillants avaient été tués.
Des hommes armés ont attaqué dimanche une synagogue et des églises dans le Caucase russe, tuant un prêtre et six policiers, ont annoncé les autorités, qui ont dénoncé des actes « terroristes ». Les attaques ont eu lieu dans la capitale de la république russe du Daguestan, Makhatchkala, et la ville côtière de Derbent.
Elles ont visé « deux églises orthodoxes, une synagogue et un check-point de la police », a annoncé le Comité antiterroriste russe, cité par l’agence Ria Novosti. « Selon les premières informations, un prêtre de l’Église orthodoxe russe et des officiers de police ont été tués lors de ces attaques terroristes », poursuit-il. Au total, six policiers ont été tués et douze blessés dans les attaques, a indiqué de son côté la porte-parole du ministère de l’Intérieur du Daguestan, Gaïana Garïeva. Le prêtre, âgé de 66 ans, a été tué à Derbent, a-t-elle précisé.
Des individus armés ont également ouvert le feu contre un véhicule transportant des policiers, blessant l’un d’eux, à Sergokala, village situé entre Makhatchkala et Derbent, a précisé le ministère de l’Intérieur local aux agences russes. Parallèlement, les forces de l’ordre ont « éliminé quatre assaillants à Makhatchkala », a indiqué cette même source. Le Comité d’enquête russe a indiqué avoir ouvert une investigation criminelle sur des « actes terroristes », sans plus de détails. Le Daguestan est une région russe à majorité musulmane voisine de la Tchétchénie, également proche de la Géorgie et de l’Azerbaïdjan. Des opérations antiterroristes y sont régulièrement annoncées par les autorités russes.
De son côté, le président du conseil public des communautés juives de la fédération de Russie, Boruch Gorin, a déclaré sur Telegram que « la synagogue de Derbent est en feu ». « Il n’est pas possible d’éteindre l’incendie. Deux personnes ont été tuées : un policier et un garde de sécurité », ajoute-t-il.
Il a également assuré que la « synagogue à Makhatchkala a été incendiée et a brûlé ». Sur des vidéos publiées par les médias russes, on pouvait entendre des coups de feu dans les rues de Makhatchkala, où un important dispositif policier a été déployé. L’authenticité de ces images n’a pas pu être vérifiée par l’AFP dans l’immédiat. Le dirigeant du Daguestan, Sergueï Melikov, a écrit sur Telegram : « Ce soir, à Derbent et Makhatchkala, des inconnus ont essayé de déstabiliser la société ».
République du Caucase instable En octobre, des émeutes hostiles à Israël avaient éclaté dans l’aéroport de Makhatchkala. Une foule d’hommes avait envahi son tarmac, en pleines tensions à travers le monde liées au conflit entre Israël et le Hamas, au moment de l’atterrissage d’un avion en provenance d’Israël. La Russie a été visée à de multiples reprises par des attentats et attaques revendiquées par l’organisation jihadiste Etat islamique (EI), même si son influence reste limitée dans le pays.
En mars, un attentat revendiqué par l’EI au Crocus City Hall, dans la banlieue de Moscou, a tué plus de 140 personnes. Le week-end dernier, plusieurs membres de l’EI ont été tués après avoir pris en otage deux agents pénitentiaires dans une prison du sud de la Russie, selon les autorités.
La Russie a été confrontée à une rébellion islamiste au début des années 2000 dans le Caucase, un mouvement né du premier conflit contre la Tchétchénie séparatiste en 1994-96. Elle avait été défaite par les forces fédérales russes et ces dernières années, les incidents armés s’y sont fait rares.
Près de 4500 Russes, notamment originaires du Caucase, ont combattu aux côtés de l’EI en Irak et en Syrie, selon des chiffres officiels.