Le président Patrice Talon face à la presse : fermeté républicaine, réformes institutionnelles et appel à l’unité nationale

Le président de la République, Patrice Talon, s’est longuement exprimé face à la presse nationale et internationale lors d’une conférence très attendue, marquée par un contexte sécuritaire sensible et d’importantes annonces institutionnelles. Pendant plusieurs heures, le chef de l’État a répondu sans détour aux préoccupations des journalistes, abordant tour à tour la tentative de coup de force récemment déjouée, la stabilité du Bénin, la réforme constitutionnelle, l’instauration du Sénat, la trêve politique et la question de la durée du mandat présidentiel.

Tentative de coup de force : “Un acte marginal, sans portée politique”

Revenant sur les événements du 7 décembre, le président Talon a tenu à rassurer l’opinion publique. Selon lui, il ne s’agit nullement d’une crise politique, encore moins d’un complot porté par une institution de la République. « Ce ne sont pas la Garde nationale ni l’armée béninoise qui ont attaqué la République, mais des individus marginaux, isolés, manipulés », a-t-il martelé. Il a salué la réaction rapide et exemplaire des forces de défense et de sécurité, qui ont permis de neutraliser la menace en quelques heures, évitant ainsi un bain de sang.

Le chef de l’État s’est dit profondément peiné, non pour sa personne, mais pour l’image du pays. « Ce qui m’a fait le plus souffrir, c’est l’image que cela renvoie du Bénin, un pays que nous avons bâti sur la paix et la stabilité », a-t-il confié. Il a insisté sur le fait que l’ensemble des institutions, des forces armées et des acteurs politiques sont restés fidèles à la République, preuve selon lui de la maturité démocratique du Bénin.

Une coopération sécuritaire assumée et maîtrisée

Sur la coopération militaire avec des pays partenaires, notamment le Nigeria, le président Talon a assumé le recours à une assistance extérieure ponctuelle, strictement encadrée. L’objectif, a-t-il expliqué, était d’éviter des affrontements violents dans des zones habitées et de limiter les pertes humaines. « Notre priorité était de protéger les populations et nos soldats. La force devait être proportionnée, chirurgicale et responsable », a-t-il précisé, réaffirmant que le Bénin n’est en guerre contre aucun pays voisin.

Trêve politique et réforme constitutionnelle : clarifier, apaiser, encadrer

Abordant la révision de la Constitution récemment promulguée, le président Talon a expliqué le sens de la trêve politique désormais consacrée. Loin de restreindre la liberté d’expression, cette disposition vise, selon lui, à mettre fin à une campagne électorale permanente qui nuit à l’efficacité de l’action publique. « On ne peut pas être en campagne toute l’année dans un pays qui a besoin de travailler, de construire, de réformer », a-t-il déclaré.

Il a rappelé que la critique de l’action publique reste pleinement garantie par la Constitution, mais qu’elle doit s’exercer dans un cadre responsable, respectueux des institutions et de l’intérêt général.

Le Sénat : un conseil de sages pour prévenir les blocages

L’une des réformes majeures évoquées concerne la création du Sénat. Patrice Talon a rejeté les accusations selon lesquelles cette institution serait conçue pour affaiblir l’Assemblée nationale ou placer le futur président sous tutelle. Selon lui, le Sénat béninois a vocation à jouer un rôle de régulation et d’arbitrage en cas de blocage institutionnel entre le Parlement et l’Exécutif.

Composé de personnalités expérimentées, ce Sénat se veut un « conseil de sages », capable d’apaiser les tensions politiques, de prévenir les dérives et de garantir que les lois adoptées servent réellement l’intérêt général. « Il ne s’agit pas d’un super-parlement, mais d’un organe de stabilisation et de conseil », a insisté le président.

Mandat présidentiel de sept ans : le temps de l’efficacité

Sur la question très débattue de la durée du mandat présidentiel, Patrice Talon a défendu avec conviction l’option d’un mandat unique de sept ans. À ses yeux, cinq ans sont insuffisants pour mener des réformes structurelles profondes, notamment dans un pays où les besoins fondamentaux – eau, électricité, routes, écoles, hôpitaux – restent prioritaires.

« Gouverner, ce n’est pas faire du populisme ou courir après un second mandat. Gouverner, c’est prendre le temps de transformer durablement un pays », a-t-il affirmé, soulignant que la précipitation politique conduit souvent à des projets mal conçus et inefficaces.

Un message d’espoir et de confiance

En conclusion, le président Patrice Talon a appelé les Béninois, en particulier les jeunes et les enfants, à retenir une leçon essentielle : la grandeur d’un pays ne réside pas dans l’absence d’épreuves, mais dans sa capacité à y faire face collectivement. « Le Bénin a montré qu’il est un grand pays, un pays debout, uni autour de ses institutions », a-t-il déclaré.

Cette sortie médiatique, dense et structurée, aura permis au chef de l’État de réaffirmer sa vision : un Bénin stable, réformé, résolument tourné vers l’avenir, où la démocratie s’exerce dans l’ordre, la responsabilité et le respect des règles républicaines.

CMM

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Administrateur Général Adjoint de Cloche media monde