Processus électoral 2026 au Bénin : Les Démocrates dénoncent une tentative d’exclusion (L’opposition dénonce la politique de deux poids deux mesures de la Céna)

Le parti Les Démocrates monte une nouvelle fois au créneau. Dans une déclaration rendue publique ce mardi 11 novembre 2025, son porte-parole et responsable à la communication, Guy Mitokpè, a dénoncé ce qu’il qualifie de « manœuvres d’exclusion orchestrées par le régime dit de la rupture » à travers la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA).

Un travail colossal abattu par les militants

La forfaiture de trop, pourrait-on dire. Et là-dessus, le principal parti de l’opposition n’entend pas garder le silence. Guy Mitokpè a d’abord tenu à exprimer sa reconnaissance à l’ensemble des militants et responsables du parti pour leur engagement sans relâche dans la préparation des dossiers de candidature. « Pendant quinze jours, nos militants, jeunes et anciens, ont travaillé jour et nuit pour constituer les dossiers exigés dans le cadre du processus électoral de 2026. Ils ont fait preuve d’une abnégation admirable et d’un professionnalisme exemplaire », a-t-il déclaré.

Selon lui, Les Démocrates sont le seul parti à avoir rempli toutes les conditions exigées sur l’ensemble du territoire national, avec près de 29 000 pièces administratives déposées pour environ 3 630 candidatures.

Des chiffres révélateurs selon le parti

Guy Mitokpè a indiqué que sur ces 29 000 pièces, seules 473 ont fait l’objet d’observations de la part de la CENA, soit moins de 2 %. En comparaison, a-t-il poursuivi, certains partis proches du pouvoir auraient présenté des dossiers « très incomplets » : « Pendant que nous avons eu seulement 473 observations, un parti comme Moele-Bénin en a eu plus de 21 000. Quant à l’Union Progressiste le Renouveau et le Bloc Républicain, ils sont sortis de la phase de dépôt avec des cartons entiers d’observations. Nous, nous n’avions qu’une simple chemise », a ironisé le porte-parole.

Des irrégularités dénoncées au niveau de la CENA

Le parti Les Démocrates accuse la CENA d’avoir favorisé certaines formations politiques lors de la complétude des dossiers, en leur permettant de remplacer ou compléter des pièces au-delà des délais légaux. « La CENA a ouvertement et arbitrairement pris position. Pendant qu’elle refusait à nos mandataires de déposer certains compléments, elle permettait à d’autres partis d’apporter des dossiers après la clôture officielle », a fustigé Guy Mitokpè.

Il affirme que plusieurs candidats du parti ont été intimidés, voire arrêtés le 6 novembre lors de la récupération de certaines pièces à la Direction générale des impôts, avant la date limite du dépôt fixée au lendemain. « Nos mandataires ont été empêchés d’obtenir des documents pourtant déjà prêts et imprimés, pendant que d’autres partis continuaient tranquillement leurs dépôts hors délai. Nous avons même constaté, preuves à l’appui, que certains candidats du parti FCBE déposaient encore des pièces le samedi 8 novembre, alors que le délai officiel était dépassé », a-t-il ajouté.

Un appel à l’audit et à la vigilance de la communauté internationale

Estimant que les conditions d’un processus électoral transparent sont menacées, le parti Les Démocrates appelle à un audit complet des dossiers de toutes les formations politiques en lice. « Nous demandons l’audit immédiat des dossiers déposés à la CENA afin que l’opinion nationale et internationale prenne la mesure des irrégularités en cours », a déclaré M. Mitokpè. Le porte-parole a également interpellé la communauté internationale sur ce qu’il considère comme une tentative manifeste d’exclusion du principal parti d’opposition. « Nous condamnons l’influence inacceptable du régime sur les institutions chargées d’organiser les élections. Le peuple béninois doit rester vigilant. La vérité finira par triompher », a-t-il conclu.

Depuis son entrée au Parlement en 2023, le parti Les Démocrates — fondé par l’ancien président Boni Yayi — est devenu la principale force d’opposition au Bénin.
Le parti dénonce régulièrement les modifications du code électoral et les entraves administratives qu’il considère comme des instruments de marginalisation politique. À quelques mois des élections générales prévues en 2026, cette sortie musclée de Guy Mitokpè illustre la montée des tensions politiques autour du processus électoral et la crainte d’un scrutin verrouillé.

CMM

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Administrateur Général Adjoint de Cloche media monde