Présidentielle 2026 et débat sur l’auto-parrainage : les députés du parti Les Démocrates réagissent aux clarifications de la CENA

La question de l’auto-parrainage, qui agite depuis plusieurs semaines la scène politique nationale dans la perspective de l’élection présidentielle de 2026, a trouvé une réponse officielle à travers les explications du Directeur des opérations de la Commission électorale nationale autonome (CENA). Mais si cette précision semble mettre fin à la polémique, les députés du parti Les Démocrates (LD) restent vigilants et appellent à la prudence.

Au sortir des échanges avec l’institution en charge de l’organisation des élections au Bénin, plusieurs parlementaires du groupe Les Démocrates, notamment l’honorable Léon F. Dègni, Léansou do Rego et Midofi Antonin Hounga, se sont prononcés sur le sujet à la suite des clarifications fournies par la CENA.

La CENA tranche : « un candidat peut s’auto-parrainer »

Au cours des échanges, le Directeur des opérations de la CENA a apporté des précisions jugées capitales. Selon lui, la procédure de parrainage est claire : les fiches sont mises à la disposition des parrains (députés ou maires) qui les remplissent et les remettent directement aux candidats qu’ils soutiennent. Interrogé spécifiquement sur la possibilité d’un auto-parrainage, il a été sans ambiguïté : « si un candidat peut voter pour lui-même lors d’une élection, rien ne l’empêche de se parrainer lui-même ».

Cette déclaration, largement relayée dans l’opinion publique, tend à dissiper les doutes et à mettre fin à une controverse qui, selon certains élus, ne serait qu’une « fausse idée » destinée à semer la confusion parmi les militants et l’opinion nationale.

Les Démocrates appellent à la prudence

Cependant, les députés du parti LD préfèrent rester vigilants. Pour eux, les propos tenus par un responsable de la CENA ne suffisent pas à eux seuls à clore définitivement le débat. L’honorable Léon F. Dègni a tenu à rappeler que « dans un contexte politique aussi sensible que celui d’une présidentielle, il est nécessaire que toute clarification soit consignée par écrit et matérialisée officiellement ». Même son de cloche chez Léansou do Rego, qui estime que seule une décision formelle de la CENA ou, mieux encore, un arrêt de la Cour constitutionnelle, peut sécuriser le processus et dissiper les inquiétudes. « Chat échaudé craint l’eau froide », a-t-il lancé, soulignant les expériences passées où certaines interprétations avaient semé la discorde.

Un débat qui ne faiblit pas


Sur le terrain, la question continue d’alimenter les discussions. Entre militants convaincus que l’auto-parrainage est désormais possible et sceptiques redoutant une manipulation politique de dernière minute, le climat reste tendu. L’honorable Midofi Antonin Hounga a rappelé que ce flou profite à ceux qui cherchent à perturber les électeurs : « Nous devons protéger nos militants de la désinformation et obtenir des clarifications écrites pour éviter toute surprise ».

En attente d’une confirmation officielle

En définitive, si la position exprimée par la CENA laisse entendre que l’auto-parrainage est bel et bien permis, les députés Les Démocrates plaident pour une sécurisation juridique de cette option. Ils envisagent de saisir formellement la CENA ou la Cour constitutionnelle pour obtenir une décision définitive.

À quelques mois de la présidentielle de 2026, ce débat sur l’auto-parrainage démontre une fois de plus que chaque détail du processus électoral reste sensible et peut devenir une arme politique à double tranchant.

Boris MAHOUTO

Partager