Éliminatoires Coupe du monde 2026 : privés de stade homologué, les Aigles du Mali reçoivent les Comores à Berkane

Coup dur pour le football malien. Alors que les Aigles s’apprêtaient à accueillir les Comores dans le cadre de la 6ᵉ journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, la Fédération malienne de football a confirmé que la rencontre ne se jouera pas au Stade du 26 Mars de Bamako, comme prévu initialement, mais au Maroc. La rencontre est maintenue au 4 septembre à 19h GMT, mais sera délocalisée au stade municipal de Berkane, fief de la Renaissance Sportive locale.

Le Stade du 26 Mars, inauguré en 2001 et longtemps symbole du rayonnement sportif malien, traverse une profonde phase de rénovation. Depuis plusieurs années, l’enceinte ne répondait plus aux standards internationaux imposés par la FIFA et la CAF, notamment en matière de sécurité, d’éclairage, de vestiaires et de qualité de la pelouse.

Les autorités maliennes ont donc lancé un vaste chantier de modernisation. La réhabilitation ne se limite pas à la pelouse, mais touche également les tribunes, les infrastructures médicales et logistiques, ainsi que les systèmes de contrôle d’accès. Objectif : redonner au Mali un stade digne de ses ambitions et conforme aux exigences du football moderne.

En parallèle, d’autres infrastructures sportives comme le stade Mamadou Konaté et plusieurs enceintes régionales sont également en cours de rénovation. Cette dynamique traduit la volonté politique d’inscrire durablement le Mali dans la sphère du football africain et mondial.

Le Maroc, une nouvelle fois terre d’accueil

Face à l’indisponibilité de son stade, le Mali a trouvé refuge au Maroc, un pays qui s’est imposé ces dernières années comme le principal recours des sélections africaines privées d’enceintes homologuées. Après la Guinée, le Liberia ou encore le Burkina Faso, c’est au tour des Aigles de bénéficier de l’hospitalité marocaine.

Le choix de Berkane n’est pas anodin. Le stade municipal, régulièrement utilisé pour des compétitions internationales de clubs, offre toutes les garanties techniques et logistiques nécessaires. Toutefois, cette délocalisation prive les joueurs maliens d’un atout majeur : le soutien du public de Bamako, réputé pour son ferveur et son rôle de 12ᵉ homme.

Un rendez-vous décisif face aux Comores


Sur le plan sportif, le timing est loin d’être idéal. À quatre journées de la fin des qualifications, le Mali occupe la 4ᵉ place de son groupe avec trois points de retard sur les Comores, actuels 2ᵉ et barragistes virtuels. Chaque point compte désormais pour espérer une qualification historique à la Coupe du monde 2026, qui se jouera aux États-Unis, au Canada et au Mexique.

Face aux Comores, adversaires directs dans la course à la deuxième place, les Aigles ne pourront pas compter sur la pression populaire de Bamako. Un désavantage certain, mais que l’entraîneur Éric Chelle et ses hommes devront transformer en source de motivation supplémentaire.

Une vision tournée vers l’avenir

Au-delà de ce coup dur ponctuel, la rénovation des infrastructures traduit une ambition claire : préparer l’avenir. Le Mali ne se limite pas à moderniser ses stades existants. Un projet de construction d’une nouvelle enceinte moderne, intégrée à un centre technique national, est déjà lancé. Cette future infrastructure, d’une capacité de 12 000 à 15 000 places, doit offrir aux Aigles un cadre de préparation et de compétition aux standards internationaux.

Ce chantier marque une nouvelle étape dans la professionnalisation du football malien. En attendant, les Aigles devront s’exiler et composer avec la contrainte du terrain neutre. Mais pour un pays passionné de football, le sacrifice d’aujourd’hui pourrait devenir la fierté de demain.

Boris MAHOUTO

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Rédaction Cloche Média Monde