Le parti politique d’opposition Les Démocrates monte au créneau pour dénoncer l’interpellation jugée opaque du journaliste et activiste Hugues Comlan Sossoukpè, présenté comme réfugié politique. Lors d’un point de presse tenu ce lundi au siège national du parti à Cotonou, les responsables de la formation ont exprimé leurs plus vives préoccupations quant aux circonstances entourant l’arrestation et le transfert du journaliste sur le sol béninois.
Dr Guy Mitokpè, chargé à la communication du parti, a lu une déclaration publique qui appelle les autorités béninoises à faire toute la lumière sur cette affaire qui, selon lui, porte atteinte à l’État de droit et aux libertés fondamentales au Bénin. « Où Hugues Comlan Sossoukpè a-t-il été interpellé ? Par qui ? Selon quelle procédure ? Quel accord a permis son extradition alors qu’il est reconnu comme réfugié politique, donc protégé par le HCR ? », s’interroge le parti dans une série de questions restées pour l’instant sans réponse officielle.
Le parti exige également des éclaircissements sur les conditions physiques dans lesquelles le journaliste a été acheminé vers le Bénin, ainsi que sur son intégrité physique, faisant référence à des cas antérieurs, notamment celui de Steve Amoussou, qui aurait été victime de sévices ou de tentatives d’élimination.
Une menace pour les libertés, selon l’opposition
Pour Les Démocrates, cette interpellation symbolise la dérive autoritaire du régime en place et l’étouffement des voix dissidentes. Dr Guy Mitokpè dénonce des « méthodes barbares d’un autre âge », qui traduisent une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. « Ce qui arrive à Hugues Comlan Sossoukpè peut arriver à tout Béninois. Nous vivons dans une insécurité judiciaire permanente. Nous sommes tous des prisonniers ambulants », a-t-il martelé.
Cette déclaration fait écho aux inquiétudes croissantes exprimées par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme face aux arrestations jugées arbitraires et aux procédures opaques à l’encontre des journalistes, militants, syndicalistes et acteurs politiques critiques du pouvoir.
Une revendication ferme : la libération immédiate
En conclusion, le parti Les Démocrates appelle à la libération pure, simple et sans délai de Hugues Comlan Sossoukpè, qu’ils qualifient de « réfugié politique injustement détenu ». Pour la formation politique dirigée par Éric Houndété, cette arrestation constitue une violation flagrante du droit international, notamment la Convention de Genève sur les réfugiés, et engage la responsabilité des autorités béninoises sur la scène internationale.
Un test pour la démocratie béninoise
Cette affaire, désormais médiatisée et suivie par les observateurs nationaux et internationaux, pourrait devenir un cas emblématique de la lutte pour les libertés civiles au Bénin. En exigeant des réponses claires et des garanties juridiques, le parti Les Démocrates entend mobiliser l’opinion publique pour défendre les principes fondamentaux de la démocratie. « La liberté d’expression et la protection des réfugiés ne sont pas négociables. Le silence ou l’indifférence face à cette dérive serait une complicité », conclut le parti.
Boris MAHOUTO