TOGO : ENSEIGNEMENT SUPERIEUR : LE PAYS S’ENGAGE DANS LA FORMATION PROFESSIONNELLE VERS LES METIERS PRIORITAIRES
On se rappelle, le gouvernement togolais a consacré plusieurs projets et programmes affectés à chaque ministère sectoriel. Il était question en fait d’une feuille de route structurée en 42 projets réformes qui incluent chaque secteur de la vie de la nation y compris celui de l’enseignement supérieur. En Juin 2024, l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, le professeur Majesté IHOU WATEBA est revenu sur le sujet sur les antennes de la télévision nationale. La feuille de route de l’enseignement supérieur et de la recherche est basée sur deux projets essentiels. Le premier projet est relatif à la revue de la politique d’orientation et la promotion des formations professionnelles vers les métiers prioritaires et le deuxième projet est l’amélioration de la qualité de l’enseignement. Nous allons revenir sur le projet relatif à la revue de la politique d’orientation et la promotion des formations professionnelles vers les métiers prioritaires qui a été décliné en 23 projets opérationnels. Tout est parti d’un constat relatif au fait que pendant longtemps le système éducatif de l’enseignement supérieur a formé des étudiants et des cadres. Cependant, ces étudiants et cadres formés ne trouvent pas rapidement du travail ou s’insèrent difficilement sur le marché de l’emploi. Il faut dire que dans le même temps, la formation est axée sur des thématiques qui ne tiennent pas compte de l’évolution du monde, des défis et enjeux auxquels le Togo fait face à l’instar des autres pays du monde. Il y a donc nécessité désormais de former sans pour autant occulter les grands domaines qui font actuellement l’objet de formation, mais former en mettant l’accent sur des points particuliers liées aux besoins de la jeunesse togolaise. Des besoins de formation qui sont inscrits dans les métiers prioritaires. Comment est-on arrivé à définir ces métiers prioritaires ?Une enquête de terrain effectuée avec la chambre de commerce, la chambre de métiers, le patronat et d’autres structures impliquées dans la formation a permis d’identifier et de répertorier les besoins véritables en matière de formation des cadres qui puissent répondre aux ambitions du pays. Les métiers prioritaires, de ce point de vue répondent essentiellement à trois critères. Le premier, qui est considéré comme le critère d’écart permet de déterminer s’il y a un problème dans un domaine donné, de matérialiser son existence et d’en faire une priorité. Le deuxième critère, considéré comme le critère d’impact reste dans la recherche de solution qui pourrait avoir un impact sur les cadres qui seront formés et le troisième critère est le critère de faisabilité.Environ 1700 métiers ont été passés au peigne fin au Togo dans le cadre de ce projet. L’objectif, c’est d’identifier des métiers qui répondent aux critères précités et qui sont des critères de développement. Une revue de la littérature au niveau mondial a été faite pour identifier les nouveaux métiers ou les nouvelles professions qui pourraient impacter durablement la vie de la nation togolaise.Après avoir fait passer toutes ces formations sur le plan national et international au niveau de ces trois critères, il a été retenu une trentaine de domaines dans lesquels le Togo a des insuffisances avérées et pour lesquels il va falloir engager alors une formation pour non seulement répondre aux défis et aux enjeux d’aujourd’hui mais préparer et lancer le pays afin qu’il répondre au rendez-vous de l’histoire. Dans les métiers prioritaires, il y en a qu’on appelle des métiers en tension : des métiers ou il y a plus d’offre d’emploi que de demande. Il est à noter que la formation est désormais focalisée sur ces métiers en tension. Lancé, il y a un an, le projet a enregistré à ce jour1200 étudiants qui sont enrôlés dans ce programme ambitieux dont 600 se déroulent au Togo et les 600 restants à l’étranger.
Comment en est arrivé là ?C’est un programme qui a été présenté au séminaire gouvernemental ou tous les ministres concernés ont eu à apporter leurs contributions avec l’appui des experts sur la démarche méthodologique à suivre. Le diagnostic ne s’est pas faite seulement sur la base des données liées au répertoire des métiers au Togo mais le sectoriel a été également mis à contribution. Ajouté à cela les actuaires. Un domaine très vaste composé des super génies qui sont généralement dans les prévisions en termes de risque lorsqu’il s’agit d’appliquer la feuille de route.En fonction des trois critères précités, il est question de réorganiser le domaine en se focalisant sur des formations qui se déroulent déjà dans le pays et celles qui ne peuvent pas être faites. Pour ces dernières, il va falloir créer les curricula, bref des contenus des enseignements pour inciter et encourager le secteur tant public que privé à ouvrir ces formations et l’élargir au grand nombre parce que c’est un secteur identifié comme un secteur porteur pour aujourd’hui et demain. Pour les domaines ou le gouvernement n’a pas les compétences pour les former, le travail a consisté à aller chercher à l’international des écoles qui peuvent le faire.On peut citer en exemple le cas de l’actuariat. Le gouvernement a trouvé une école en Inde qui se spécialise dans la formation des actuaires avec laquelle un partenariat a été signé pour permettre aux étudiants togolais d’aller se faire former dans le domaine. 22 étudiants togolais sont aujourd’hui envoyés dans cette école pour la formation. Le gouvernement avec cette dynamique espère que leur retour sera beaucoup plus bénéfique pour l’Etat dans les années à venir.
Armel J.