Jean-Noël Barrot a confirmé dimanche son intention « d’utiliser cette conférence pour pousser d’autres pays à suivre la France et reconnaître l’État palestinien »
Dans la foulée de l’annonce de Macron sur la reconnaissance de l’État palestinien, des dizaines de ministres des Affaires étrangères se réunissent ce lundi à l’ONU pour promouvoir la solution à deux États. Cette conférence, co-organisée par la France et l’Arabie saoudite, débute à 17h (heure israélienne) et fait l’objet d’un boycott d’Israël et des États-Unis.

Initialement prévue mi-juin, la conférence avait été reportée en raison de la « Guerre des 12 jours » entre Israël et l’Iran. Le représentant palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, a déclaré au quotidien saoudien ASharq Al-Awsat que cette rencontre « jettera les bases d’une reconnaissance par dix États supplémentaires, en plus de la France, renouvelant la résolution de partition de 1947 ».
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a confirmé dimanche dans La Tribune Dimanche son intention « d’utiliser cette conférence, organisée en partenariat avec l’Arabie saoudite, pour pousser d’autres pays à suivre la France et reconnaître l’État palestinien ».
L’engagement de Macron
Jeudi soir, Emmanuel Macron avait annoncé que la France reconnaîtrait l’État palestinien lors de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre prochain. « Le peuple français veut la paix, il n’y a pas d’autre alternative », a déclaré le président français.
« Par fidélité à notre engagement historique pour une paix juste et durable au Moyen-Orient, j’ai décidé que la France reconnaîtra l’État palestinien », a-t-il précisé, promettant de « publier cette déclaration solennelle lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre ».
Conditions pour la paix
Macron a détaillé sa vision des étapes nécessaires : « L’urgence aujourd’hui est de mettre fin à la guerre à Gaza et de fournir une aide à la population civile. Un cessez-le-feu immédiat est indispensable, ainsi que la libération de tous les otages et une aide humanitaire massive au peuple de Gaza. »
Il a également évoqué les conditions post-conflit : « Il faut assurer le désarmement du Hamas, sécuriser Gaza et la reconstruire. Enfin, il est essentiel de construire un État palestinien, garantir son existence et lui permettre, par l’acceptation de son désarmement et la reconnaissance pleine d’Israël, de contribuer à la sécurité de tous au Moyen-Orient. »
Cette initiative s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre la France et Israël, Paris multipliant les gestes en faveur de la reconnaissance palestinienne malgré l’opposition ferme de Jérusalem et de Washington. Berlin et Rome ont également annoncé qu’aucune reconnaissance d’un Etat palestinien n’était prévue dans l’immédiat.
Francisco LAWSON