Première fois depuis 1962 un gouvernement tombe en France, le gouvernement de Michel Barnier renversé

Historique : la motion de censure approuvée, le gouvernement de Michel Barnier est renversé
331 députés ont voté pour la censure du gouvernement, ce mercredi 4 décembre, une première depuis 62 ans. Michel Barnier va remettre sa démission à Emmanuel Macron.

Le gouvernement Barnier est tombé. Les députés ont voté en majorité, ce mercredi 4 décembre 2024, en faveur de la motion de censure déposée par la gauche. Les voix du Rassemblement national et de l’Union des droites pour la République, le groupe d’Éric Ciotti, se sont jointes à celles des groupes du Nouveau Front populaire (Insoumis, écologistes, communistes et socialistes).

Le Premier ministre Michel Barnier est attendu à l’Élysée où il devra formellement présenter au président de la République la démission de son gouvernement.

331 députés ont voté pour la motion de censure, soit la quasi-totalité des élus du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national. Pour que le gouvernement tombe, la majorité absolue était nécessaire. Le seuil était fixé à 288 députés sur 574 puisqu’il y a actuellement trois sièges vacants. La deuxième motion de censure, déposée par le Rassemblement national, n’a donc pas eu à être votée.

Marine Le Pen sans concession
Les débats ont été, comme souvent, tendus dans l’hémicycle. Après une séance de questions au gouvernement et des débats sur projet de loi de finances de fin de gestion pour 2024, les députés ont débattu sur les motions de censure pendant près de deux heures.


Chaque groupe s’est exprimé chacun à son tour, Marine Le Pen, pour le RN, reprochant au budget de « prendre en otage les Français ». Pour les socialistes, Boris Vallaud dit avoir « cherché pas à pas des compromis », sans que cela n’aboutisse, fustigeant le choix du gouvernement de négocier avec le Rassemblement national.

49.3 : souhaitez-vous que le gouvernement Barnier soit censuré ?
Michel Barnier sans illusion
Les groupes macronistes et Droite républicaine (LR) puis Michel Barnier, qui a pris la parole en dernier, ont tenté de convaincre les députés de ne pas voter la censure. « Je ne me résous pas à l’idée que la déstabilisation institutionnelle puisse être l’objectif qui rassemblerait ici une majorité de députés », a dit le Premier ministre, après avoir défendu son action et adressé de nombreux remerciements, comme s’il se savait condamné.

Mais le résultat semblait joué d’avance, le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire ayant annoncé que leurs élus voteraient la censure.


Dans l’histoire politique française
« Nous faisons aujourd’hui l’Histoire », avait prévenu l’Insoumis Eric Coquerel au début des débats. La censure du gouvernement Barnier s’inscrit bien dans l’histoire politique française. Le renversement d’un gouvernement n’était survenu qu’à une seule reprise sous la Ve République, en 1962, quand l’Assemblée avait censuré Georges Pompidou.

Tous les regards sont désormais tournés vers Emmanuel Macron, qui doit annoncer à qui il transmettra les clés de Matignon.